Le Comité contre l’utilisation d’armes chimiques au Sud-Kurdistan a publié un nouveau rapport sur l’usage de ces armes par la Turquie.
Le Comité contre l’utilisation d’armes chimiques au Sud-Kurdistan a publié un nouveau rapport qui dénonce l’usage continu d’armes chimiques par la Turquie dans ses incursions militaires au Kurdistan irakien. Le rapport déplore en outre l’inaction de l’Organisation internationale contre les Armes chimiques (OIAC) malgré les allégations graves formulées par différentes organisation kurdes.
Les nombreuses allégations concernant l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque dans ses opérations au Sud-Kurdistan n’ont suscité aucune réaction au niveau des organisations internationales telles que l’OIAC. Selon le rapport, cette inaction a permis à la Turquie de poursuivre et d’amplifier ses crimes de guerre dans le Sud-Kurdistan. Se disant consterné par le silence et l’inertie de la communauté internationale face aux allégations préoccupantes concernant l’usage d’armes prohibées par l’armée turque, le Comité exhorte les organisations internationales compétentes à prendre des mesures et à lancer des procédures d’enquête « pour montrer à la Turquie qu’elle ne peut pas continuer à commettre des crimes de guerre en toute impunité ».
Danger du silence international et des concessions
Dans un chapitre intitulé « Danger du silence international et des concessions », le rapport indique : « Ces dernières années, la communauté internationale a prouvé à maintes reprises qu’elle se souciait grandement des allégations concernant l’utilisation d’armes chimiques. Dans le cas de la guerre en Syrie qui fait rage depuis plus de 10 ans, mais aussi au cours de la guerre plus récente en Ukraine, les informations sur l’utilisation possible d’armes chimiques ont suscité une large attention médiatique et des enquêtes internationales. La même attitude est nécessaire en ce qui concerne les attaques de la Turquie contre le Kurdistan du Sud. Des délégations d’experts en armes chimiques doivent se rendre d’urgence dans les zones touchées et des enquêtes internationales doivent être lancées. Si la communauté internationale continue de ne pas être à la hauteur de ses responsabilités et ne fait pas usage de son expertise, en particulier celle de l’OIAC, elle encouragera la Turquie à commettre davantage de crimes de guerre contre la population civile du Kurdistan du Sud et les forces de guérilla basées dans la région.
La récente attaque de la Turquie contre le village de Parkh dans la région de Zaxo, au cours de laquelle 9 civils ont été tués et 23 blessés, montre clairement que la Turquie est encouragée par le silence de la communauté internationale et qu’elle s’arroge le droit de commettre des crimes de guerre en toute impunité. Le résultat malheureux de ce silence sera la complicité dans les crimes de guerre de la Turquie. Au lieu de céder aux pressions turques comme ce fut le cas avec l’admission de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, la communauté internationale doit prendre au sérieux les allégations d’utilisation d’armes chimiques, faire examiner la question par des experts et faire pression sur la Turquie pour qu’elle cesse de commettre des crimes de guerre au Kurdistan du Sud. »