Mustafa Karasu, membre du Conseil exécutif de KCK, a expliqué à l’agence de presse Firat News ce que représentent pour les Kurdes et les forces démocratiques les élections municipales qui se tendront à Istanbul le 23 juin.
«Nous exhortons les forces de la démocratie, en particulier les Kurdes, à se rendre aux urnes et à protéger les bulletins de vote», a-t-il déclaré.
« Istanbul est riche et profonde, historiquement parlant, a souligné M. Karasu. Istanbul n’est pas n’importe quelle ville. Elle n’est pas comme Ankara. La mémoire, la richesse historique et les capacités d’Ankara sont incomparables à celles d’Istanbul.
La population d’Istanbul est avantagée sur le plan historique. On ne doit pas ignorer l’identité des villes. Chaque ville a des caractéristiques particulières qui la mettent au-dessus des autres. À cet égard, la ville d’Istanbul est peut-être, parmi toutes les villes de Turquie, celle qui possède le plus de qualités et de valeurs. Elle a été la capitale de Rome, de Byzance, de l’empire ottoman. Une telle ville, bien sûr, représente une force sur les plans culturel, économique, social et politique. Elle a peut-être une population de 15 millions de personnes, mais, de par son pouvoir et son influence, elle est comparable à une ville de 30 millions d’habitants. »
« Perdre Istanbul, c’est perdre le pouvoir de gouvernance, la capacité de gouvernance. En d’autres termes, si vous perdez Istanbul, vous perdez en réalité la capacité de gouvernance en Turquie », a averti le dirigeant kurde.
Évoquant le potentiel et la force du Parti démocratique des Peuples (HDP) à Istanbul, M. Karasu a déclaré ce qui suit: « Le potentiel du HDP à Istanbul est très élevé. Il peut avoir trois fois plus de voix qu’aux dernières élections. Il ne fait aucun doute que les voix kurdes sont déterminantes. La majorité des voix du HDP à Istanbul provient des Kurdes. Il y a bien sûr des Kurdes Alévis parmi ces Kurdes. Le HDP doit cependant obtenir plus de voix à Istanbul. »
« Le HDP est l’alliance de la Turquie pour la démocratie. Il devrait faire appel à toutes les forces démocratiques et recueillir leurs suffrages», a par ailleurs déclaré Karasu.
Soulignant en outre que le problème kurde était étroitement lié au déficit de la démocratie en Turquie, il a ajouté: « Les forces démocratiques kurdes et révolutionnaires ont fait le choix de résoudre le problème kurde en s’attaquant au problème de la démocratie. L’objectif de tous les Kurdes est la démocratie et la démocratisation. »