La journaliste kurde Rojin Altay a été condamnée en Turquie à un an et trois mois de prison pour “propagande du PKK”. En cause, la publication sur son compte tweeter d’une photo de Sakine Cansız, accompagnée de ce commentaire: “La résistance, c’est la vie”.
Rojin Altay, correspondante du quotidien Yeni Yaşam, a été condamnée jeudi à un an et trois mois d’emprisonnement par la Cour criminelle d’Istanbul. La journaliste kurde avait été arrêtée en janvier 2023 à l’aéroport Sabiha Gökçen d’Istanbul, suspectée d’être membre d’une organisation terroriste, puis libérée après quatre jours de garde à vue.
Finalement, Rojin Altay a été renvoyée devant le juge pour “propagande” en faveur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Son “infraction”: la publication sur tweeter d’une photo de Sakine Cansız, cofondatrice du PKK assassinée par les services secrets turcs à Paris en 2013, avec le texte suivant : “La résistance, c’est la vie”.
La jeune femme n’était pas présente jeudi à l’audience de son procès au palais de justice d’Istanbul. Son avocat Özcan Kılıç a fait remarquer que sa cliente était jugée pour “propagande terroriste”, alors que l’enquête initiale pour “appartenance au PKK” était toujours en cours. Il a conclu qu’il y avait un vice de procédure, d’autant plus que les faits reprochés étaient prescrits.
Le tribunal n’a pas retenu les arguments de la défense, condamnant la journaliste à un an et trois mois de prison. L’exécution de la peine a cependant été suspendue dans l’attente de sa confirmation par la Cour de cassation.