L’audience du procès engagé contre les Mères du Samedi doit se tenir aujourd’hui à Istanbul
L’audience de jugement des Mères du Samedi se tient aujourd’hui au 39e tribunal pénal d’Istanbul. Le tribunal n’a autorisé que cinq personnes à entrer dans la salle d’audience pour identification. Des membres d’une délégation de l’UE assisteront au procès.
Accusées d’avoir violé la loi sur les réunions et les manifestations, les Mères du Samedi risquent des sanctions en vertu de la loi ainsi qu’une interdiction d’exercer des activités politiques.
Selon un rapport de suivi publié conjointement par les ONG Memory and Peace Studies, Media and Law Studies Association (MLSA), Amnesty International et la Fondation turque des droits de l’homme (TIHV), les Mères du Samedi n’ont pas résisté lorsque la police les a menottées et arrêtées lors du 950e sit-in.
Paradoxalement, le procureur qui requiert des sanctions pour le 950ème sit-in avait précédemment décidé de ne pas poursuivre les participants du 941ème sit-in, citant les droits fondamentaux protégés par la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention européenne des droits de l’homme et la Constitution turque.
Les poursuites engagées contre les Mères du Samedi s’opposent à un arrêt de la Cour constitutionnelle de novembre 2022 disposant que l’obstruction par la police des sit-in hebdomadaires du groupe constituait une violation du droit de réunion et de manifestation pacifiques.
Les Mères du Samedi sont un groupe d’activistes qui cherchent à connaître le sort de leurs proches disparus en garde à vue dans les années 1980 et 1990 et qui demandent des comptes pour ces disparitions.
Il y a 28 ans, le groupe a organisé son premier sit-in sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et la lumière sur le sort des disparus.
Les Mères du Samedi reprochent à l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement sur les disparitions forcées et de ne pas avoir établi la vérité sur le sort des personnes disparues après leur arrestation par les autorités turques.
Selon l’Association des droits de l’homme (IHD), l’État turc est responsable d’au moins 792 disparitions forcées et assassinats survenus entre 1992 et 1996.