Quelque 200 personnes, dont journalistes, écrivains, universitaires et personnalités politiques, se trouvent depuis hier en garde à vue
Photos et noms de journalistes et écrivains arrêtés par la police turque depuis hier

Quelque 200 personnes, dont des journalistes, des écrivains, des universitaires et des personnalités politiques, se trouvent depuis hier en garde à vue, après des raids menés simultanément dans différentes provinces de Turquie et du Nord-Kurdistan.

Des raids menés mardi et mercredi dans de nombreuses régions, dont Diyarbakir (Amed), Sirnak (Şirnex), Dêrsim, Bitlis (Bedlîs), Urfa (Riha), İstanbul et Ankara, ont conduit à l’arrestation de 231 personnes selon le ministère turc de l’intérieur. Nombre d’entre elles sont toujours en garde à vue à l’heure actuelle. Les arrestations ont été menées dans le cadre de différentes enquêtes.

Les opérations menées dans le cadre de l’enquête ouverte par le procureur d’Eskisehir n’ont pas épargné les journalistes, les artistes et les personnalités du monde littéraire. En voici quelques noms: Roza Metina (présidente de l’association des femmes journalistes de Mésopotamie), Erdoğan Alayumat (journaliste), Tuğce Yılmaz (journaliste), Bilge Aksu (journaliste), Ahmet Sümbül (journaliste), Bilal Seçkin (journaliste), Mehmet Ücar (journaliste), Havin Derya (journaliste), Suzan Demir (journaliste), Abdurrahman Aydın (académicien/écrivain), Ardın Diren (traducteur-réalisateur), Doğan Güzel (caricaturiste), Hicri İzgören (poète), Ömer Barasi (traducteur-écrivain), Baver Yoldaş (coordinateur de Pirtûkakurdî) et Emrah Kelekçiler (photographe).

Il y aurait par ailleurs des mandats d’arrêt non encore exécutés. Il faut donc s’attendre à d’autres arrestations dans les heures et jours à venir.

De nombreux domiciles ont été perquisitionnés hier et aujourd’hui dans le cadre de l’enquête lancée par le procureur général de Sirnak. Selon les informations obtenues, 23 personnes au total ont été arrêtées jusqu’à présent. Parmi elles se trouvent des élus et des dirigeants locaux du Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples (DEM).

Depuis hier, de nombreuses personnes ont été arrêtées dans la ville kurde de Dersim pour avoir manifesté contre la saisie de la municipalité par le régime turc. La semaine dernière, les mairies de  la grande ville de Dersim et de son district d’Ovacik ont été placées sous tutelle et leurs maires respectifs évincés par décision du ministère turc de l’intérieur. 

Les opérations policières ont également touché la capitale kurde de Diyarbakir, où Cengiz Dündar, co-maire de Kayapınar (Peyas), ainsi que Siyabend Demir et Nusret Akın, membres du conseil municipal de Yenişehir, ont été arrêtés en même temps que des journalistes. L’on apprend que leur arrestation résulte d’une enquête lancée par le procureur général d’Ankara et qu’ils auraient été emmenés dans la capitale turque.

À Istanbul, Nimet Tanrıkulu, cofondatrice de l’Association des Droits de l’Homme (IHD), et Sevtap Akdağ, membre de la direction du DEM, font partie des personnes arrêtées. 

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