Le deuxième jour du Tribunal populaire permanent sur la Rojava contre la Turquie, qui se tient à Bruxelles, a commencé avec la présentation du cas du féminicide politique d'Hevrin Khalaf par l'avocate Barbara Spinelli.

Le deuxième jour du Tribunal populaire permanent sur la Rojava contre la Turquie, qui se tient à Bruxelles, a commencé avec la présentation du cas du féminicide politique d’Hevrin Khalaf par l’avocate Barbara Spinelli.

Hevrin Khalaf, une éminente politicienne kurde-syrienne, a été exécutée par la milice Ahrar al-Sharqiya, affiliée à l’Armée nationale syrienne (SNA), le 12 octobre 2019, dans le nord de la Syrie occupé par la Turquie. Plus de 20 coups de feu ont été tirés sur elle, dont plusieurs à bout portant alors qu’elle était encore en vie.

L’avocate Spinelli a souligné le rôle de Khalaf en tant que Secrétaire générale et cofondatrice du Parti de l’avenir de la Syrie, et son opposition ouverte à l’ingérence turque en Syrie. Elle a critiqué l’utilisation de milices djihadistes syriennes contre d’autres groupes syriens et l’occupation de zones à prédominance kurde comme Afrin. Cette prise de position a fait d’elle une cible des forces soutenues par la Turquie.

L’exposition médiatique négative de Khalaf dans les médias progouvernementaux turcs, et les déclarations des officiels fournissent un motif clair derrière son assassinat. L’enregistrement et la diffusion en ligne des images de son corps mutilé, tandis qu’il était encore profané par des tirs post-mortem au milieu des cris de joie, visaient à terroriser les femmes.

Ce féminicide politique est perçu comme l’exemple le plus paradigmatique de la manière dont l’État turc cible directement les femmes qui s’organisent pour défendre leurs droits, dans le but de les intimider et de les dissuader de participer à la politique et de s’organiser pour surmonter la violence patriarcale.

Spinelli a également abordé les assassinats d’autres femmes et civils par des attaques de drones, utilisées comme un moyen pour transférer indirectement des populations, notamment des femmes et des enfants. Elle a conclu que ces actions, faisant partie d’une campagne plus large, ciblant de manière disproportionnée les femmes occupant des postes politiques ou ayant un rôle de leadership dans la communauté, violent le droit humanitaire international. L’implication militaire de la Turquie et le contrôle opérationnel sur les forces du SNA établissent la responsabilité de l’État.

Face à ces violations graves des droits humains, des mécanismes juridiques pour la responsabilité doivent être poursuivis au niveau international.

Laisser un commentaire