Hier, le tribunal pénal d'Erbil a alourdi la peine du journaliste Sherwan Sherwani de quatre ans de prison supplémentaires, suite à une plainte déposée par la Direction de la Correction pour Adultes d'Erbil, l'accusant de falsification de documents.
Sherwan Sherwani, journaliste emprisonné.

Hier, le tribunal pénal d’Erbil a alourdi la peine du journaliste Sherwan Sherwani de quatre ans de prison supplémentaires, suite à une plainte déposée par la Direction de la Correction pour Adultes d’Erbil, l’accusant de falsification de documents.

Déjà incarcéré depuis octobre 2020, Sherwani était initialement prévu pour être libéré le 9 septembre 2023. Cette décision a été prise après que la peine précédente du journaliste ait été réduite par le Président Régional du Kurdistan, Nechirvan Barzani.

Cette nouvelle condamnation a suscité de vives réactions de la part du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ). Sherif Mansour, coordinateur du programme pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au CPJ, depuis Washington D.C., s’est insurgé : “Avec cette dernière décision, les autorités kurdes irakiennes montrent à quel point elles peuvent être impitoyables envers les journalistes.”

Les détails de cette affaire font débat. Selon Ramazan Tartisi, avocat de M. Sherwani, ce dernier est accusé d’avoir apposé la signature de Ghudar Zebari, un confrère emprisonné, sur une pétition en août 2022. M. Zebari, alors en isolement, aurait donné son consentement à Sherwani pour signer en son nom. Cependant, malgré la confirmation de Zebari lors de l’audience, le juge a choisi d’ignorer cette déclaration, condamnant Sherwani pour ces actes.

M. Sherwani a été condamné à 2,5 ans en vertu de l’Article 295 du code pénal et à 1,5 ans en vertu de l’Article 298. Son équipe juridique compte faire appel de cette décision, qualifiée d'”injuste et sévère” par Me. Tartisi. Il convient de noter que Sherwani et Zebari avaient déjà été condamnés le 16 février 2021 pour avoir « déstabilisé la sécurité et la stabilité de la région du Kurdistan ».

Barzan Sherwani, frère du journaliste, qualifie le verdict de « politique » et insiste sur le fait que leur famille ne cédera pas sous la pression.

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