Sakine, Fidan, Leyla : Kurdes, femmes et révolutionnaires

Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, membre fondatrice du PKK, Fidan Doğan, représentante du KNK, et Leyla Şaylemez, membre du Mouvement de la jeunesse kurde, étaient assassinées à Paris. 

Sakine Cansiz, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez ont été frappées dans un lieu qu’elles considéraient comme sûr, le bureau du Centre d’Information du Kurdistan où Fidan se rendait tous les jours pour travailler. Son travail, c’était sensibiliser et informer l’opinion publique française sur les crimes et la répression exercée contre les Kurdes.

Trois femmes ont été exécutées, trois générations de femmes kurdes engagées à différents niveaux et dans différents domaines, travaillant sans relâche, à la fois pour dénoncer l’oppression des Kurdes et pour ouvrir la voie vers une paix juste et durable fondée sur le dialogue.

Ces deux missions – dénoncer la violence contre un peuple de 40 millions de personnes et travailler pour la paix – ont été la cible des commanditaires du massacre.

Les Kurdes manifestent depuis sept ans pour empêcher que ces meurtres odieux ne soient oubliés ou occultés. Mais ces assassinats ne concernent pas seulement les Kurdes. Ils touchent aux valeurs les plus fondamentales dont se targue l’Europe : la démocratie et la justice. 

C’est un meurtre qui concerne l’Europe, non seulement parce qu’il a été commis dans une capitale européenne, mais aussi parce qu’il est couvert par l’impunité garantie en Europe aux crimes politiques.  

Qui sont Sakine, Fidan et Leyla ?

Sakine Cansiz

Cofondatrice du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), Sakine Cansız naît dans la province de Dersim en 1957. Après plusieurs années d’activité dans le mouvement de la jeunesse étudiante à Elazıg, elle rejoint en 1976 le mouvement révolutionnaire kurde.

Suite à sa participation au congrès du PKK, le 27 novembre 1978, la jeune femme est arrêtée à Elazıg et envoyée en prison avec un groupe d’amis. Soumise à de lourdes tortures dans la période ayant suivi le coup d’Etat militaire du 12 septembre 1980, elle n’est libérée qu’en 1991.

Après sa libération, elle poursuit ses activités militantes dans l’ouest et le sud du Kurdistan.

Après de longues années de lutte dans les montagnes du Kurdistan, Sakine Cansız va en Europe où elle prend la direction du mouvement des femmes kurdes. Figure pionnière du mouvement de libération kurde, elle a grandement contribué au renforcement des organisations kurdes au sein de la diaspora. 

Fidan Dogan

Fidan Doğan naît en 1982, à Elbistan, dans la province de Maraş. Fille d’une famille d’immigrés, elle grandit en France.

Dès son enfance, elle se met en quête de son identité kurde. À partir de 1999, elle s’engage dans les organisations kurdes en Europe. À partir de 2002, elle travaille activement dans le domaine de la diplomatie. Elle devient représentante à Paris du Congrès national du Kurdistan (KNK).

Leyla Saylemez

Fille d’une famille originaire de Lice, dans la province de Diyarbakir, Leyla Saylemez naît dans la ville turque de Mersin où elle passe son enfance jusqu’à ce que sa famille déménage en Allemagne, dans les années 90. Après un an d’études en architecture, elle rejoint la lutte pour la liberté au Kurdistan et s’engage particulièrement dans les activités de la jeunesse kurde.