Des milliers de personnes se sont rassemblées à Strasbourg pour dénoncer l'isolement aggravé imposé à Öcalan et demander sa libération

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Strasbourg ce samedi pour dénoncer le silence des institutions européennes sur l’isolement aggravé imposé au leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan.

Le Congrès des sociétés démocratiques kurdes en Europe (KCDK-E) a organisé samedi une marche et un rassemblement devant le Conseil de l’Europe, à Strasbourg, pour demander la libération du leader kurde Abdullah Öcalan et dénoncer l’isolement qui lui est imposé.

Arrêté en 1999 au Kenya, à l’issue d’une collaboration entre les services de plusieurs États, Abdullah Öcalan est détenu depuis sur l’île-prison d’Imrali. Depuis le 7 août 2019, date de leur dernière visite à Öcalan, les avocats du leader kurde n’ont eu aucune réponse aux demandes de visite qu’ils déposent chaque semaine.

Des milliers de personnes ont participé à la manifestation de Strasbourg où l’on a pu noter la présence de Remzi Kartal, co-président du Kongra gel, Zozan Serhat, représentante des Mouvement des femmes kurdes en Europe, Fatoş Göksungur, co-présidente du KCDK-E, Yves-Jean Gallas et Edith Boulanger, dirigeants du Mouvement de la Paix, ainsi que de représentants de plusieurs organisations internationales.

Berivan Fırat, représentante du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), s’est adressée à la foule après une minute de silence : « Sur ordre du dictateur Erdoğan, la Turquie commet des crimes de guerre et utilise des armes chimiques au Kurdistan sous les yeux du monde entier. L’isolement imposé au leader kurde aggrave l’impasse. Nous dénonçons ici, aujourd’hui, le silence des institutions internationales. Bien que le CPT [Comité pour la Prévention de la Torture] ait déjà documenté les tortures subies à Imralı, les institutions devant lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui continuent de faire l’autruche. »

S’exprimant ensuite, le coprésident de Kongra Gel, Remzi Kartal, a déclaré ce qui suit : « Notre peuple en Europe et dans les quatre régions du Kurdistan, ainsi que nos amis, devraient se mobiliser pour la liberté du leader Öcalan et une résolution de la question kurde. Nous devons renforcer la lutte dans toutes les sphères sociales, y compris dans la politique, la diplomatie et la communication. Nous n’avons aucune information sur la situation du leader. Bien que le CPT ait effectué une inspection sur place et prouvé les tortures pratiquées à Imralı, les institutions européennes et les Etats membres maintiennent leur silence. Nous devons renforcer les actions pour réclamer et assurer la liberté du leader Apo. Notre message à l’opinion publique mondiale est le suivant : les portes d’Imralı doivent être ouvertes pour la résolution de la question kurde; la captivité physique d’Öcalan doit prendre fin immédiatement. »

Yves-Jean Gallas a pris la parole à son tour, demandant la libération d’Abdullah Ocalan, de Selahattin Demirtas et de tous les prisonniers politiques en Turquie. « Nous considérons, a-t-il ajouté, que le PKK est une organisation de résistants, à l’instar des résistants en France contre les nazis pendant la seconde guerre mondiale; ce n’est en aucun cas une organisation terroriste. »

 Appelant le président de la République Emmanuel Macron, ainsi que l’Union européenne et le Conseil de l’Europe à exiger du gouvernement turc de créer les conditions d’un dialogue en libérant Abdullah Ocalan et tous les prisonniers politique, il a demandé par ailleurs le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes.

Gallas a conclu en demandant qu’une enquête concernant l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie soit menée au Kurdistan et que les coupables soient condamnés.

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