L'Institut kurde de Washington vient de publier une étude sur l’impact de la présence militaire turque dans le nord de la Syrie.
Carte de l'impact de la présence militaire turque en Syrie

L’Institut kurde de Washington vient de publier une étude sur l’impact de la présence militaire turque dans le nord de la Syrie.

Un rapport publié par l’Institut kurde de Washington met en évidence l’impact de la présence militaire turque dans le nord de la Syrie sur la population civile. L’étude, rédigée par Cameron Sterling et Yousif Ismael, fait un état des lieux des incursions dans les zones kurdes de Syrie depuis que la Turquie a lancé l’opération « Bouclier de l’Euphrate » en 2016. Elle révèle des dommages considérables, non seulement pour les forces de sécurité locales, mais aussi pour la populations civile.

Le rapport se penche en particulier sur les victimes civiles des attaques menées par des groupes armés turcs et alliés contre les zones contrôlées par l’AANES (Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie) entre début 2020 et août 2023.

Fondée sur diverses sources de données – notamment l’ONG Airwars, le Centre d’Information du Rojava et divers médias – l’étude se concentre sur les zones kurdes et ne prend pas en compte les victimes des violations commises par les garde-frontières turcs, ni les victimes au sein des Forces démocratiques syriennes (SDF) et des forces du régime syrien.

Proportion des femmes et des enfants parmi les victimes

Selon le rapport, les activités militaires turques – frappes aériennes, tirs d’artillerie et utilisation d’armes légères – ont fait un grand nombre de victimes parmi la population civile dans les zones contrôlées par l’AANES. Depuis 2020, 114 personnes ont ainsi été tuées et 348 blessées.

Tous les groupes de population sont touchés par les attaques. 34% des victimes létales sont des enfants et 21% des femmes. Concernant  la part des enfants et des femmes parmi les personnes blessées, elle est respectivement de 18% et 11%.

Intensification des frappes de drone

Concentrées sur les régions de Raqqa et de Hassaké, les attaques turques ont visé des zones densément peuplées le long de la frontière turco-syrienne. Le rapport fait état des préjudices  grandissants résultant de l’utilisation croissante de drones par la Turquie.

Conclusions

Les auteurs du rapport concluent que les actions de la Turquie contribuent à la déstabilisation de la région et entravent la lutte contre l’État islamique (EI). Les opérations militaires menées par la Turquie dans le nord de la Syrie aggravent les crises provoquées par l’exode et les déplacements, ce qui affecte particulièrement les populations kurdes.

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