Des centaines de manifestant(e)s ont réclamé à Paris, le samedi 9 septembre, la libération du dirigeant kurde Abdullah Öcalan, ainsi que celle de tous les prisonniers politiques en Turquie.
Arrêté en 1999 par la Turquie et emprisonné sur l’île-prison d’Imrali, Abdullah Öcalan est détenu en isolement total depuis le 5 avril 2015, plus de deux ans. “L’Etat turc a interrompu toute communication avec Öcalan, alors que celui-ci était son principal interlocuteur à la table des négociations de paix qui avaient lieu depuis fin 2012,” scandait la porte-parole devant les manifestants. “Depuis plus de deux ans, hormis son frère qui a été autorisé à lui rendre visite une fois, personne n’a pu le rencontrer ou lui parler .”
Dans un communiqué, le CDKF, le Conseil Démocratique Kurde en France, demande aussi “la libération de tous les prisonniers politiques, notamment les député(e)s du HDP, le Parti Démocratique du Peuple, et les maires kurdes arrêtés au cours des derniers mois en Turquie.”
Quand le HDP a obtenu plus de 14% au niveau national lors des élections en Turquie en juin 2015, le groupe parlementaire HDP pouvait empêcher le président turc Erdogan d’obtenir les deux-tiers nécessaires pour modifier la Constitution et des pouvoirs quasi absolus. Depuis, le régime turc a repris ses vieilles habitudes: une militarisation de la vie politique avec la destruction de villes comme Cizre, Nusaybin, Diyarbakir-Sur, le licenciement massif d’enseignants, l’emprisonnement d’activistes, de membres du HDP et de journalistes, dont le journaliste français Loup Bureau.
C’est ce que dénoncent les manifestants à Paris qui exigent “que l’Etat français et les instances européennes fassent pression sur la Turquie pour la libération d’Öcalan et de tous les prisonniers politiques.”
Par C.D.H.