Dans un communiqué consacré à la Journée mondiale pour Kobanê qui sera célébrée le 1er novembre, L’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a rappelé que de nombreux combattants kurdes avaient perdu la vie pour protéger l’humanité de la brutalité de l’Etat islamique pendant la résistance de Kobanê. « Une fois de plus, le peuple kurde est confronté à de grands dangers, alors que le régime du Président turc Recep Tayyip Erdogan attaque la sécurité, la démocratie et la coexistence pacifique entre les diverses communautés ethniques et religieuses du nord et de l’est de la Syrie », a-t-elle ajouté.
Soulignant le soutien fourni par Erdogan à l’Etat islamique (EI) « dans ses attaques barbares contre les Kurdes, les Arabes, les Chrétiens et d’autres communautés », le communiqué précise que la Turquie a joué un rôle déterminant dans le recrutement des mercenaires dans le monde entier et leur passage en Syrie et en l’Irak via ses frontières.
L’AANES a rappelé à cet égard qu’Abou Bakr al-Baghdadi avait été tué dans la région d’Idlıb sous contrôle turc. « De même, Abu Hassan al-Muhajir, le porte-parole de l’Etat islamique, a-t-elle ajouté, a été éliminé dans la région de Jarablus sous contrôle turc qui est la « plus sûre » selon Erdogan.
La déclaration se poursuit ainsi :
« Le monde entier sait que les Forces démocratiques syriennes (FDS), les Unités de Protection du Peuple (YPG) et les Unités de Protection des Femmes (YPJ) ont vaincu le groupe État islamique avec le soutien de la coalition internationale.
Curieusement, c’est après l’élimination de l’EI qu’Erdogan a commencé à s’attaquer à la région administrée par l’AANES, où Kurdes, Arabes et Chrétiens cohabitent pacifiquement sur la base de la démocratie et de la fraternité. Le but d’Erdogan est d’exterminer le peuple kurde et les autres minorités de la région.
Le FDS, les YPG et les YPJ ont perdu plus de 11 000 combattants et eu 20 000 blessés dans la lutte contre le terrorisme. Le monde entier doit aux Kurdes et aux autres communautés de l’AANES qui se sont battus et ont fait des sacrifices énormes pour que les peuples du monde puissent jouir de la paix et de la sécurité. La communauté internationale devrait assumer son obligation morale de défendre les Kurdes et les autres communautés contre les massacres et le nettoyage ethnique perpétrés par l’armée turque et ses milices extrémistes. »
Se référant au processus d’élaboration d’une nouvelle constitution pour la Syrie, dont les Kurdes ont été exclus, l’AANES a déclaré ce qui suit:
« M. Geir Pedersen, Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, a déclaré que la crise syrienne serait résolue avec la réunion du comité constitutionnel à Genève. À cet égard, nous voudrions interroger M. Pedersen sur les critères qui ont été utilisés lors de la sélection des participants au comité constitutionnel et aux pourparlers de Genève. Est-il juste d’exclure les Kurdes qui ont combattu le terrorisme et fait d’énormes sacrifices, et d’y inviter les groupes radicaux soutenus par la Turquie et liés au Front Nusra, à Ahrar al-Sham et à d’autres groupes extrémistes ?
Nous appelons M. Pedersen à inclure les représentants de l’AANES dans le comité constitutionnel et les pourparlers de Genève, car le peuple kurde n’acceptera ni ne s’engagera en faveur d’un accord dont il serait exclu. L’absence des représentants de l’AANES approfondira le conflit syrien et nous ne pourrons pas participer à la résolution des problèmes qui pourraient survenir. »
En conclusion, L’AANES a appelé tous les peuples libres du monde à une journée internationale de solidarité avec le Rojava, le 2 novembre.