Engagé depuis 83 jours dans le mouvement de grève de la faim initié par Leyla Güven pour rompre l’isolement imposé au leader kurde Abdullah Öcalan, Nasir Yagiz, militant du HDP réfugié au Bashûr (Sud-Kurdistan, Irak) se dit déterminé à poursuivre son action, malgré l’aggravation de son état de santé.
A Hewlêr (Erbil) où il a entamé, dans les locaux de la représentation du HDP, une grève de la faim il y a 83 jours, en soutien à la Députée kurde Leyla Güven qui demandait la fin de l’isolement continu imposé à Abdullah Öcalan par la Turquie, le militant kurde exilé est confronté depuis plusieurs jours à de graves problèmes de santé. Cependant, il s’est dit hier déterminé à continuer son action jusqu’à ce que l’isolement soit levé.
Soulignant que sa santé se dégradait d’heure en heure, les médecins qui suivent le jeune homme ont fait état de maux de tête persistants, d’intolérance au bruit et à la lumière, ainsi que d’une diminution de la vue et d’une perte de poids rapide. Ils ont ajouté que ces symptômes s’étaient renforcés au cours des derniers jours, accompagnés d’une diminution progressive des mouvements.
Pourtant, Nasir Yagiz est déterminé résister, avec le soutien moral des militant.e.s qui l’entourent au quotidien et des nombreuses personnes qui viennent lui rendre visite chaque jour.
Le mouvement initié par Leyla Güven le 7 novembre dernier pour dénoncer l’isolement d’Öcalan et attirer l’attention sur la montée dangereuse de la dictature et du fascisme en Turquie, regroupe aujourd’hui près de 300 grévistes de la faim à travers le monde, dont au moins 250 dans les prisons turques et 14 en France, à Strasbourg. Libérée le 25 janvier, Leyla Güven a déclaré qu’elle poursuivrait son action qui a atteint aujourd’hui son 96ème jour.
A Strasbourg, les 14 militant.e.s kurdes qui jeûnent depuis 57 jours sont également confronté.e.s à des problèmes de santé graves. Plusieurs, dont le Coprésident des Associations kurdes d’Europe (KCDK-E) Yüksel Koç et la journaliste Gülistan Ike, ont dû être hospitalisé.e.s au cours des derniers jours. Mais tou.te.s ont refusé les soins et décidé de poursuivre leur action jusqu’à ce que les institutions européennes, en particulier le Conseil de l’Europe et son Comité pour la Prévention de la Torture (CPT) interviennent pour mettre fin à cette violation continue des droits fondamentaux que constitue l’isolement carcéral imposé au leader kurde Öcalan sur l’île prison d’Imrali.