La ville kurde d'Afrin sous l'occupation turque depuis mars 2018.

L’organisation des droits humains d’Afrin a enregistré 84 enlèvements par les forces d’occupation turques et leurs mercenaires alliés, dans le courant du mois de septembre. Seules 14 des personnes enlevées ont été libérées jusqu’à présent. Par ailleurs, trois mineures ont été mariées de force à des djihadistes.

Deux ans et demi après l’occupation d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, par la Turquie et ses mercenaires djihadistes, la violence excessive, les pillages et les expulsions continuent à être à l’ordre du jour dans l’ancien canton autonome, selon un rapport mensuel de l’Organisation des droits humains d’Afrin. Le bilan des violations des droits humains enregistrées en septembre a été présenté dimanche, lors d’une conférence de presse dans le camp de réfugiés de Serdem situé dans le canton de Shehba. Le contenu du rapport est le suivant : deux civils tués, dont un enfant, plus de quatre-vingt enlevés, et trois mineurs mariés de force à des mercenaires djihadistes, contre la volonté de leurs familles.

Sur au moins 84 civils enlevés à Afrin au cours du mois précédent, seuls quatorze, dont 8 femmes et un enfant, ont été libérés jusqu’à présent, contre paiement d’une rançon. Les forces d’occupation, contrôlées par Ankara, utilisent les enlèvements pour extorquer des rançons. Cette méthode est devenue une source de revenus lucrative pour les milices.

La destruction écologique d’Afrin se poursuit par ailleurs sans relâche. Selon le rapport, les oliviers de la population d’Afrin, et donc les revenus qu’ils génèrent, ont été confisqués dans sept régions différentes, avec la saisie d’environ 700 arbres. Dans deux districts du canton, des incendies de forêt ont été enclenchés et quatre sites archéologiques ont été pillés. Cependant, le rapport ne mentionne pas quels sites historiques sont concernés.

Les maisons et les biens du peu d’habitants kurdes qui restent à Afrin sont aussi pillés par les troupes d’occupation. L’impôt obligatoire de la charia aggrave l’appauvrissement de la population civile.

Comme le changement démographique, la destruction et l’assimilation culturelles qui l’accompagnent se poursuivent également. Ces pratiques visent à éradiquer la présence de la population kurde dans la région.

L’intersection de Meydanke dans la ville d’Afrin a été rebaptisée « Artgel ».

La région d’Afrin a été pionnière dans l’enseignement du kurde. Elle a été la première à accueillir des écoles d’enseignement en kurde et des instituts, ainsi que la première université kurde. Les populations arabophone et araméenne ont également pu bénéficier d’une éducation dans leur langue, conformément aux principes de la Nation Démocratique et de la fraternité des peuples. Avec l’occupation, cette situation a radicalement changé. Aujourd’hui, le turc est la seule langue d’enseignement dans les écoles d’Afrin. La Turquie utilise du matériel éducatif turc dans les écoles. Dans les salles de classe, sont accrochées des photos du dictateur turc Recep Tayyip Erdogan. Sur le plan administratif, Afrin est traitée comme un district de la province turque de Hatay, située de l’autre côté de la frontière.

Plus de 370 bombardements en un mois

Dans les villages des districts de Shera et Sherawa d’Afrin, qui ne sont pas complètement occupés par la Turquie, les militants des droits humains ont enregistré un total de 377 attentats à la bombe en septembre. Comme d’habitude, les attaques ont été menées à l’aide de mortiers, d’artillerie et de missiles.

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