Depuis 47 jours, des parents de guérilleros tombés au combat manifestent au poste frontière de Sêmalka, côté Rojava, pour exiger que le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) rende les corps des guérilleros tués dans une embuscade tendue par ses forces.
Le 29 août dernier, un groupe de sept guérilleros du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est tombé dans une embuscade tendue par les forces spéciales du PDK, dans la région de Khalifan, au Sud-Kurdistan (Irak). Cinq combattants kurdes ont été tués dans cette attaque. Haki Zîlan, l’un des deux survivants, a rapporté que les forces spéciales du PDK ont criblé de balles les corps des guérilleros afin s’assurer qu’il n’y ait aucun survivant, ce qu’il qualifie d’exécution extrajudiciaire et donc de crime de guerre. Bien que près de trois mois se soient écoulés depuis l’attaque, le PDK refuse de remettre les corps des combattants à leurs proches.
Depuis 47 jours, une veille est organisée par les proches des guérilleros au point de passage de Sêmalka, à la frontière entre le Rojava et le Sud-Kurdistan. Ils réclament les dépouilles de Nesrin Temir et de Yusif Ibrahim, deux guérilleros du PKK originaires du Rojava. L’action est soutenue par le Conseil des familles de martyrs de la région de Cizîr (Jazir). Des délégations de mères ont tenté à plusieurs reprises de rejoindre le Sud-Kurdistan pour exprimer leur protestation ; elles ont toutefois été empêchées de franchir la frontière par les troupes frontalières du PDK.
Une délégation de l’Union des Enseignants du Nord et de l’Est de la Syrie s’est rendue samedi au poste frontière de Sêmalka pour exprimer son soutien aux activistes.
S’exprimant au nom de l’Union des enseignants, Diyar Silêman a condamné la collaboration du PDK avec la Turquie et déclaré: « Chaque fois que l’État turc rencontre des difficultés, il prend pour cible les acquis du Kurdistan. Il utilise des drones pour cibler les civils et des armes chimiques, ce qui constitue une violation des droits humains et du droit international. »
M. Silêman a condamné l’embuscade tendue par le PDK aux combattants kurdes à Khalifan, la qualifiant de « trahison », et exhorté le parti du clan Barzani à respecter la mémoire des martyrs en rendant leurs corps à leurs proches.