L’armée turque poursuit ses opérations militaires contre les positions de la guérilla kurde au Sud-Kurdistan, malgré les séismes ravageurs qui ont fait plus de 22.000 en Turquie, principalement dans les régions kurdes du sud.
L’armée turque continue de mener des attaques transfrontalières dans les zones contrôlées par les Forces de Défense du Peuple (HPG), au Sud-Kurdistan. C’est ce qu’a indiqué jeudi le centre de presse des HPG : « Alors même que la catastrophe a causé des ravages immenses, l’armée d’occupation turque poursuit ses attaques. Nos positions de résistance ont été attaquées avec des bombes interdites et des armes lourdes. Dans cette situation, nos forces ont été obligées de se défendre. »
À ce jour, les deux séismes survenus lundi 6 février ont fait plus de 22.000 morts, principalement dans les régions kurdes du sud de la Turquie. Ce bilan devrait s’aggraver, voire décupler, dans les heures et jours à venir, étant donné que des milliers de corps se trouvent encore sous les décombres des bâtiments effondrés. Il s’agit probablement de la pire catastrophe humanitaire qu’ait connue la région depuis des siècles. Le Régime du président turc Recep Tayyip Erdogan est de plus en plus critiqué pour son incapacité à gérer la crise, mais aussi pour ne pas avoir pris par le passé les mesures nécessaires afin de prévenir une catastrophe de cette ampleur. De fait, au cinquième jour du séisme, les secours étaient toujours absents dans nombre de zones touchées.
Selon la déclaration publiée par les HPG le 9 février, l’armée turque a utilisé deux bombes non conventionnelles contre des positions de la guérilla à Çemço et près du village de Sîda. Les positions situées à Sheladizê, dans la région de Zap, ainsi que la zone de résistance de Girê auraient par ailleurs été bombardées des dizaines de fois par des obusiers, des armes lourdes et des chars.
La guérilla s’est défendue contre ces attaques, abattant notamment un tireur d’élite de l’armée turque près du village de Sîda, indique encore le communiqué de la branche armée du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK)
Annonce par le mouvement kurde de la suspension de ses actions militaires après le séisme
Cemil Bayik, coprésident du conseil exécutif de l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK), a annoncé jeudi soir l’arrêt de toutes les actions militaires du PKK après le séisme. « Nous avons décidé de ne mener aucune action tant que l’État turc n’attaquera pas », a-t-il déclaré.