Les opérations militaires turques au Kurdistan irakien, soutenues par le clan Barzani, s’intensifient, avec d'importants déploiements

Les opérations militaires turques au Kurdistan irakien, soutenues par le clan Barzani, s’intensifient, avec d’importants déploiements de troupes et d’équipements. Selon le journaliste Erdoğan Altan, la Turquie a d’ores et déjà commencé à annexer des pans du territoire kurde.

L’incursion militaire de la Turquie au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) se poursuit sans relâche, avec d’importants mouvements militaires observés dans la région. Avec la coopération du Parti démocratique du Kurdistan, le PDK du clan Barzani, les forces turques ont déployé des soldats et des véhicules blindés dans la région. Les informations font état d’une intensification de l’activité militaire, un engin aérien turc ayant été abattu la nuit dernière.

L’offensive turque en cours, qui vise à prendre le contrôle de la région, a donné lieu à des déploiements et à des attaques militaires persistantes depuis le 15 juin. Un convoi de véhicules blindés turcs et d’armes lourdes a traversé la nuit dernière le village de Guherzê dans le district d’Amêdiyê, situé dans la province de Dohuk, comme le montrent des images diffusées par le média Rojnews. 

Les séquences vidéo montrent l’explosion dans le ciel d’un engin aérien, probablement un hélicoptère ou un drone turc abattu par les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan, qui malgré leurs faibles moyens, font preuve d’une résistance inébranlable contre l’envahisseur turc.

Une opération d’annexion

Selon le journaliste Erdoğan Altan cité par l’agence de presse Mezopotamya, la Turquie a commencé l’annexion de plusieurs zones dans la région du Kurdistan, déplaçant les populations locales et les remplaçant par des groupes paramilitaires. Ces actions sont perçues comme une tentative de modifier la démographie de la région.

Les attaques turques se sont intensifiées dans les zones rurales d’Amêdiyê. Parallèlement à l’établissement de points de contrôle, la Turquie bombarde sans discontinuer les villages et les zones rurales par voie terrestre et aérienne. Plus de 800 mercenaires venus de Syrie auraient été déployés dans la région. Selon Altan, parmi eux se trouvent des djihadistes de l’État islamique (EI). Le journaliste kurde indique que la Turquie et le PDK ont conjointement facilité l’installation de ces groupes radicaux, transformant de fait le Kurdistan irakien en un nouveau refuge pour les extrémistes. Et de déplorer l’inaction de Bagdad qui implique une approbation tacite ou des accords secrets.

L’invasion armée turque a entraîné l’évacuation de 162 villages et menace 602 autres villages. Selon certaines informations, des offres financières sont faites aux habitants pour les inciter à partir s’installer dans des camps à Erbil et à Duhok. Quoi que le PDK tente de normaliser la situation, ces actions pourraient provoquer d’importants troubles, estime le journaliste. 

D’après beaucoup d’analystes, les actions de la Turquie sont de nature à influer sur le tenue des prochaines élections prévues dans la région le 20 octobre prochain, ce qui pourrait étendre le contrôle turc sur Dohuk et retarder le processus électoral.

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