Des systèmes de contrôle ont été placés par les autorités turques à l’entrée de plusieurs Mairies HDP, permettant à la police de contrôler les entrées et les sorties.
Reconquise par le Parti démocratique des Peuples (HDP) aux élections municipales du 31 mars dernier, la Mairie de Kiziltepe, dans la province de Mardin, s’est vu imposer par le ministère turc de l’intérieur l’installation, à l’entrée du bâtiment, d’un système de contrôle par scanner à rayons X, ainsi qu’une surveillance policière des entrées et des sorties.
La police a débarqué jeudi matin dans le bâtiment de la Mairie, pendant une réunion du conseil municipal, et installé aussitôt des scanners à rayons X à l’entrée dont elle a pris le contrôle.
Au cours des jours précédents, les autorités turques ont procédé de la même façon concernant les municipalités de Cizre, Silopi et Idil, dans la province de Sirnak, ainsi que la mairie métropolitaine de Mardin, qui ont également été reprises par le HDP aux dernières élections municipales. En plus des scanners à rayons X, des postes de garde ont été érigés devant les bâtiments des Mairies.
Les Comaires des municipalités concernées ont vivement protesté contre ces mesures, les qualifiant de « pratiques arbitraires » et dénonçant une « occupation » de leur Mairie. « Nous ne nous prosternerons pas devant les administrateurs », a déclaré notamment M. Mehmet Zirrig, Comaire de Cizre, faisant référence aux préfets et sous-préfets chargés, de 2016 jusqu’aux élections du 31 mars dernier, d’administrer les 94 municipalités HDP dont les Comaires avaient été destitués en application des décret-lois (KHK) pris par le gouvernement turc et, la plupart, jetés en prison.
26 municipalités remportées par le HDP seraient concernées par ces mesures de contrôle que les autorités justifient notamment par le souci d’empêcher des personnes déchues de la fonction publique par décret-loi « d’interférer dans l’administration des municipalités ».
Plusieurs candidats du HDP élus Maires ou Conseillers aux dernières élections municipales n’ont pas pu entrer en fonction en raison d’une décision du Haut Conseil électoral turc (YSK) annulant les mandats des personnes anciennement déchues de la fonction publique par décret-loi, alors même que leur candidature avait été acceptée. Les élus concernés ont saisi récemment la Cour constitutionnelle turque.