13 civils, dont 5 enfants, ont été tués et 27 autres blessés dans des attaques de l’État turc contre le nord de la Syrie en 2021.
Le retrait militaire des États-Unis du nord de la Syrie le 6 octobre 2019 a donné le feu vert aux attaques d’invasion lancées par l’armée turque contre les villes de Serêkaniyê (Ras al-Aïn) et Girê Spî (Tall Abyad) quelques jours plus tard. L’État turc a engagé des mercenaires d’al-Nusra et de l’Etat islamique (EI) pour attaquer les villes du Rojava. Contre cette attaque d’invasion, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont opposé une résistance sans précédent. La Turquie et ses mercenaires ont essuyé des revers importants au cours d’une bataille de 9 jours. Cependant, les forces qui ont donné le feu vert à l’État turc sont entrées en action pour sauver leur allié acculé.
Les États-Unis et l’État turc ont annoncé un cessez-le-feu de 5 jours le 17 octobre 2019. Peu de temps après, la Russie et l’État turc ont convenu d’un cessez-le-feu le 22 octobre, selon lequel la police militaire russe et les gardes-frontières du gouvernement syrien patrouilleraient le long de la ligne frontalière. Avant cet accord, les FDS avaient conclu avec le régime syrien un accord qui prévoyait le déploiement de troupes syriennes dans les zones occidentales de Kobanê, Aïn Issa et Girê Spî afin de prévenir les attaques de l’armée turque et de ses mercenaires.
Alors que l’accord entre dans sa troisième année, les attaques de l’armée turque et de ses mercenaires contre le nord de la Syrie n’ont pas cessé depuis le premier jour de sa mise en œuvre.
ZONES VISÉES PAR L’ÉTAT TURC EN 2021
Les troupes turques et leurs mercenaires ont ciblé de nombreuses zones d’habitation civiles situées sur l’axe de l’autoroute internationale M4, ainsi que les villages du sud d’Aïn Issa et de Girê Spî en 2021. En un an, la Turquie et ses alliés djihadistes ont mené 523 attaques contre la région. Si 3 de ces attaques étaient des tentatives d’infiltration, les autres étaient des bombardements à l’arme lourde, au mortier, à l’obusier et au drone contre des zones civiles. En outre, 233 vols de reconnaissance militaire ont eu lieu au-dessus de la région. Bien que l’espace aérien soit contrôlé par la Coalition internationale, des avions de chasse turcs ont survolé la région à 9 reprises.
Située à une trentaine de kilomètres au sud de Girê Spî, au carrefour des routes qui relient Raqqa, Manbij et Tall Tamr, en passant par Kobanê et Sarrine, la ville d’Aïn Issa revêt une importance stratégique. La plus importante de ces routes est l’autoroute internationale M4 qui relie la ville d’Alep, les postes frontières de Hassaké, Qamishlo et Til Koçer (Yarubiyah) à la frontière irakienne.
Les forces turques cherchent à couper la route entre Kobanê, Sarrine et Aïn Issa à l’ouest, y compris la connexion routière vers Tall Tamr. Pour ce faire, elles tentent de prendre le contrôle d’Aïn Issa.
Les villages situés au sud de Girê Spî sont constamment visés par les forces turques. Si ces villages sont occupés, Kobanê finira par être encerclée.
LES CIVILS INTENTIONNELLEMENT PRIS POUR CIBLE
L’armée turque et ses mercenaires ont spécifiquement visé les zones d’habitation civiles et les terrains agricoles des villages situés autour d’Aïn Issa et de Girê Spî. L’objectif principal de l’État turc est d’évacuer ces villages et d’étendre son occupation dans la région.
Au total, 13 civils, dont 5 enfants, ont été tués et 27 civils ont été blessés lors des attaques des forces d’occupation turques contre la région au cours de l’année 2021. Parmi les blessés, figurent deux bébés et 4 enfants âgés de 11 à 12 ans.