L'équipe juridique du leader kurde Abdullah Öcalan a soumis une demande urgente au CPT pour une visite immédiate de l'île-prison d'Imrali
Le leader kurde Abdullah Öcalan est détenu sur l'île d'Imrali depuis 1999, la plupart du temps à l'isolement

L’équipe juridique du leader kurde Abdullah Öcalan a soumis une demande urgente au Comité européen pour la prévention de la torture, exigeant une visite immédiate de l’île-prison d’Imrali.

Depuis le 25 mars 2021, il n’y a plus aucun signe de vie des prisonniers de l’île d’Imrali située en mer de Marmara, Abdullah Öcalan et ses codétenus Ömer Hayri Konar, Hamili Yıldırım et Veysi Aktaş étant privés de tout contact avec l’extérieur. Dénonçant un isolement total constitutif d’une violation grave des droits des détenus par les autorités turques, le cabinet juridique Asrin, qui représente Öcalan et ses codétenus, s’est une nouvelle fois tourné vers le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) pour exiger une enquête.

273 demandes de visite rejetées en 2021

Les avocats ont indiqué à l’agence de presse Mezopotamya (MA) avoir déposé auprès des autorités judiciaires turques maintes requêtes pour rendre visite à leurs clients, s’informer de leur situation et faire valoir leurs droits fondamentaux. Aucune de ces demandes n’a été acceptée. En 2021, l’équipe juridique a soumis 71 demandes de visites familiales et 202 demandes de visites personnelles. « Mais aucune des demandes de visite n’a été accordée », expliquent les avocats qui ajoutent que tous leurs recours hiérarchiques et judiciaires ont été rejetés.

Pas un bruit ne filtre d’Imrali

Dans sa demande au CPT, le cabinet Asrin décrit la détention d’Imrali comme une détention « au secret », un terme juridique espagnol qui fait référence à la torture et à l’isolement des « suspects de terrorisme ». Cette pratique a valu à l’État espagnol plusieurs condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les avocats soulignent que les lettres adressées aux détenus d’Imrali sont également restées sans réponse. La requête indique par ailleurs que « la privation de tout moyen de communication avec le monde extérieur, combinée avec la poursuite de cette pratique pendant une durée indéterminée, constitue une violation de l’interdiction des traitements inhumains ».

Cinq visites d’avocats en onze ans

Les avocats n’ont pu visiter leurs clients qu’à cinq reprises au cours des onze dernières années, indique le cabinet. Ces cinq rencontres ont eu lieu en l’espace de quatre mois en 2019. Aucune visite d’avocat n’a été autorisée depuis le 7 août 2019, et la dernière visite des familles remonte au 3 mars 2020. Les sanctions disciplinaires utilisées de manière abusive pour justifier l’isolement sont prononcées dans le cadre de procédures secrètes dans lesquelles les avocats ne peuvent intervenir.

Appel à une visite immédiate du CPT à Imrali

Afin de garantir les droits des détenus d’Imrali, l’équipe juridique demande une visite immédiate du CPT à Imrali. Il s’agit, selon les avocats du leader kurde, d’une nécessité inéluctable découlant de la « violation de l’interdiction de la torture ».

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