En l'espace de quinze ans, 44 personnes, dont 21 enfants, ont perdu la vie suite à des accidents impliquant des véhicules des forces de sécurité, selon un récent communiqué de Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, les porte-parole aux affaires étrangères du HDP.

En l’espace de quinze ans, 44 personnes, dont 21 enfants, ont perdu la vie suite à des accidents impliquant des véhicules des forces de sécurité, selon un récent communiqué de Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, les porte-parole aux affaires étrangères du HDP.

Le HDP met en garde contre l’augmentation de ces incidents tragiques si les responsables ne sont pas traduits en justice, insistant sur le fait que ces décès d’enfants kurdes sont le résultat d’une politique systématique d’impunité pour les forces de sécurité turques.

Le 7 juin dernier, Erdem Aşkan, âgé de 5 ans, est devenu la plus récente victime en date après avoir été percuté par un véhicule conduit par un sergent de police dans le district de Yüksekova, province de Hakkari. L’officier a été brièvement détenu avant d’être libéré sous contrôle judiciaire.

Un rapport de la branche Diyarbakır de l’Association des droits de l’Homme (IHD) indique que 82 accidents impliquant des véhicules militaires blindés ou de police ont eu lieu dans les villes kurdes au cours des quinze dernières années. Ces accidents ont coûté la vie à 44 citoyens, dont 21 enfants, et ont blessé 94 autres, dont 23 enfants. Le rapport insiste sur la nécessité de retirer les véhicules blindés inadaptés à une utilisation dans les zones civiles et appelle à des mesures dissuasives contre les violations perpétrées par les forces de l’ordre.

En 2022, le Barreau de Diyarbakir avait fait état de 49 enfants renversés par des véhicules blindés entre 2011 et 2021, dont 22 décédés. Le rapport recommandait alors que « les véhicules blindés soient interdits dans les centres-villes, ou que leur utilisation soit minimisée, et qu’ils respectent les limites de vitesse si une interdiction totale n’est pas possible ».

Selon une base de données publiée par le Centre de la Mémoire en 2022, entre 2000 et 2020, 385 enfants ont été tués et 850 blessés par les forces de l’ordre en raison du conflit armé dans les provinces kurdes.

Le HDP a également rappelé plusieurs incidents impliquant des véhicules de sécurité ayant provoqué de vives réactions publiques, parmi lesquels le décès d’Efe Tektekin, 6 ans, percuté en traversant la rue à Diyarbakır en 2019; la mort de deux frères, Muhammet et Furkan Yıldırım, tués dans leur chambre lorsqu’un blindé a percuté leur maison à Şırnak en 2017; et le décès de Onur Özalp, 5 ans, gravement blessé dans un accident similaire à Şırnak en 2018.

Le HDP dénonce une politique d’impunité qui protège les auteurs de ces tragédies. « Si aucune enquête efficace n’est menée ou si les sanctions sont insuffisantes, les responsables qui tuent des civils, dont des enfants, sont effectivement protégés par un “bouclier d’impunité”. Ces décès d’enfants kurdes sont le résultat d’une politique systématique d’impunité pour les forces de sécurité turques. Si les responsables ne sont pas traduits en justice, il y aura de nombreux autres “accidents” similaires à l’avenir » avertit le parti.

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