Des policiers dans le périmètre de sécurité établi après un attentat, le 17 août 2017 à Barcelone-AFP / LLUIS GENE

Un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique a fait treize et plus de 50 blessés jeudi lorsqu’une camionnette a foncé dans la foule dans le centre touristique de Barcelone, en Espagne, et deux suspects ont été arrêtés. 

« Nous pouvons confirmer qu’il y a 13 morts et plus de 50 blessés », a écrit sur Twitter Joaquin Forn, le responsable de l’Intérieur du gouvernement régional catalan. M. Forn avait auparavant évoqué un bilan « d’une morte et 32 blessés dont plusieurs graves ».

Selon le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, une Belge figure parmi les personnes tuées.

L’attaque a visé les Ramblas, l’artère de Barcelone la plus prisée des touristes: une camionnette a foncé dans la foule en fin d’après-midi.

« J’ai vu quatre ou cinq personnes à terre et des gens essayaient de les réanimer. Il y avait beaucoup de sang », a raconté à l’AFP Lily Sution, une touriste néerlandaise.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites jihadistes, SITE.

« L’opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition » internationale antijihadistes opérant en Syrie et en Irak, indique le communiqué.

Par son mode opératoire l’attaque de Barcelone rappelle des attentats imputés ou revendiqués par l’EI à Nice, Berlin ou Londres.

L’Espagne, troisième destination touristique au monde, avait été jusqu’ici épargnée par les attentats des jihadistes de l’EI ayant touché d’autres capitales européennes, telles Londres, Paris, Bruxelles, Berlin.

Deux arrestations

La police régionale de Catalogne, dont Barcelone est la capitale, a annoncé quelques heures après l’attentat l’arrestation d’un homme lié à l' »attaque terroriste », ajoutant qu’il n’y avait « aucune personne retranchée dans un bar », contrairement à ce qu’avaient avancé plus tôt des sources policières.

Le suspect a été identifié comme Driss Oukabir, a indiqué à l’AFP un porte-parole du Syndicat unifié de policiers (SUP).

Un homme portant ce nom avait posté sur sa page Facebook, consultée par l’AFP avant qu’elle ne devienne inaccessible vers 21h00 (19h00 GMT), des photos le montrant sur la plage, d’autres devant un miroir, et une image du drapeau berbère, peuple présent notamment au Maroc et en Algérie.

Le président de Catalogne Carles Puigdemont a ensuite annoncé une deuxième arrestation.

Un témoin interrogé par la télévision espagnole TVE a dit avoir vu un suspect au moment de l’attentat. « Il a une vingtaine d’années, il est très jeune, les cheveux foncés et un visage fin », a-t-il dit.

« J’ai vu un homme courir vers le bas de la Rambla, poursuivi par la police, et il a laissé tomber un objet en métal noir, ça avait l’air d’un pistolet ou d’un taser », a expliqué Sergio, un autre témoin, à l’AFP.

La zone de l’attentat a immédiatement été fermée par un cordon de sécurité. Des blessés ont été emmenés sur des civières vers un grand magasin de la chaîne Corte Ingles, apparemment pour recevoir les premiers soins.

Les stations de métro et de chemin de fer ont été fermées, ont annoncé sur Twitter les services des urgences de la ville.

« Toute l’Espagne est à Barcelone »

Les réactions d’indignation ont très vite afflué.

Le Palais royal espagnol a assuré qu' »ils ne nous terroriseront pas. Toute l’Espagne est à Barcelone. Les Ramblas appartiendront de nouveau à tout le monde », tandis que le chef du gouvernement Mariano Rajoy assurait que « les terroristes ne vaincront jamais un peuple uni qui aime la liberté face à la barbarie ».

Le président américain Donald Trump a assuré sur Twitter que son pays ferait « tout ce qui est nécessaire pour aider ».

Son homologue français Emmanuel Macron et la Première ministre britannique Theresa May ont exprimé la « solidarité » de leurs pays respectifs, tandis que le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié l’attaque de « révoltante ».

« Mes plus profondes condoléances aux familles et aux proches des victimes, à Mariano Rajoy et aux citoyens d’Espagne », a écrit Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne sur Twitter.

Le président russe Vladimir Poutine a appelé à un combat global contre « les forces du terrorisme ».

Le pape François a quant à lui fait part de sa « grande préoccupation ».

C’est à Madrid qu’avaient eu lieu les attentats islamistes les plus meurtriers jamais commis en Europe: le 11 mars 2004, des bombes avaient explosé dans des trains, faisant 191 morts.

Source : AFP