L'eau n'est pas une arme, l'eau c'est la vie!

Une campagne intitulée « De l’eau pour le Rojava » a été lancée il y a deux semaines dans le but de lever des fonds pour aider les coopératives de femmes et les municipalités locales du Rojava et d’autres régions du nord-est de la Syrie.

Lancée par la Solidarity Economy Association, ONG basée à Londres, en partenariat avec plusieurs autres organisations humanitaires et écologistes, la campagne « De l’Eau pour le Rojava » vise à collecter 100 000 livres sterling pour financer les infrastructures hydrauliques du nord-est de la Syrie. 

Dans la présentation de la campagne, les initiateurs expliquent que le Rojava, où est en place depuis 2012 un système d’auto-administration résolument démocratique dans lequel toutes les composantes de la population sont représentées, est aujourd’hui confronté à de grands dangers. La région doit faire face, en effet, à la guerre et à la pénurie d’eau, ces deux menaces étant liées, puisque la Turquie utilise l’eau comme une arme de guerre contre les Kurdes : « En 2015, la Turquie a commencé à utiliser l’eau comme une arme contre le Rojava en contenant le flux des cours d’eau qui coulent de la Turquie vers la Syrie, à travers les barrages qu’elle a construits au cours des vingt dernières années. » 

Le problème de l’eau s’est encore aggravé à partir d’octobre 2019, avec la prise et l’occupation de la région de Serêkaniyê par la Turquie, soulignent les auteurs de la campagne, précisant que la station d’Alouk située dans cette région approvisionne en eau près d’un demi-million de personnes, dans la région de Hassaké. Cette station a été prise pour cible le premier jour de l’invasion. Elle a été réparée par la suite, mais mise hors service ensuite à plusieurs reprises.

« Depuis le début de l’invasion de Serêkaniyê, indique encore la campagne, les forces militaires turques et leurs alliés n’ont cessé d’attaquer les infrastructures hydrauliques, d’incendier les vergers nouvellement plantés et d’endiguer les cours d’eau qui fournissent à la Syrie la majeure partie de l’eau douce et de l’électricité. Des centaines de milliers de personnes sont actuellement privées d’eau potable sûre et fiable. »

Comme le précise la campagne, cette situation est aggravée par la menace de Covid-19, l’accès à l’eau étant « plus vital que jamais en période de pandémie ». Elle cite à cet égard la déclaration de Michael Page, directeur adjoint de Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient, concernant les mises à l’arrêt de la station d’Alouk par la Turquie : « Au milieu d’une pandémie mondiale qui surcharge des systèmes de gouvernance et d’infrastructure sophistiqués, les autorités turques ont coupé l’approvisionnement en eau des régions les plus vulnérables en Syrie. »

Les fonds récoltés sont destinés à aider les coopératives de femmes et les communautés démocratiques du Rojava dans la réalisation des projets tels que la réparation des infrastructures endommagées par les bombardements.  L’argent collecté sera également utilisé pour creuser des puits et construire des pompes à eau dans les camps de réfugiés ainsi que pour financer des projets à long terme tels que des systèmes coopératifs d’irrigation agricole et des initiatives de nettoyage des rivières. 

Pour plus d’informations sur la campagne : https://www.crowdfunder.co.uk/water-for-rojava

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