Une résolution qui inclut la « reconnaissance » officielle du statut de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) est approuvée par un vote majoritaire au Parlement de Catalogne
Le Parlement de Catalogne a annoncé mardi soir qu’il reconnaissait officiellement l’existence de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie.
Lors du vote parlementaire de la résolution proposée, une majorité de 80 parlementaires a voté en faveur et 49 ont voté contre, ce qui a abouti à la première reconnaissance officielle de l’AANES.
Le parlement exhorte désormais officiellement toutes les institutions catalanes à établir des relations institutionnelles avec l’AANES et à contribuer aux efforts de reconstruction du Rojava et dans tout le nord-est de la Syrie.
La résolution adoptée a d’abord été proposée au Parlement catalan en juillet en tant que projet de résolution appelant à la reconnaissance de l’AANES en tant qu’entité politique et à l’approfondissement des liens institutionnels avec l’AANES.
Avec cette résolution, le Parlement catalan a reconnu l’AANES comme une administration légitime « basée sur le confédéralisme démocratique en tant qu’entité politique ».
« Le Parlement de Catalogne valorise le potentiel du confédéralisme démocratique en tant que solution pacifique, inclusive, démocratique et de coexistence au Moyen-Orient, basée sur le municipalisme, le féminisme et l’écologisme social », peut-on lire dans la résolution.
Après avoir été créée au Rojava (signifiant “ouest” en kurde, Kurdistan occidental) en 2012 à la suite des luttes populaires menées par les Kurdes, l’AANES gouverne actuellement près d’un tiers de la Syrie.
Adoptant un système politique purement démocratique développé par le leader kurde Abdullah Öcalan – connu sous le nom de « confédéralisme démocratique » – le système de l’AANES est basé sur la liberté et la participation égale des femmes à tous les niveaux de représentation politique ainsi que sur l’autonomie et la coopération des communautés et de divers groupes.
Après avoir été loué pour son engagement en faveur du pluralisme, de l’égalité des sexes et de la démocratie directe, l’AANES continue de faire face à plusieurs défis, notamment de la part de la Turquie (qui a attaqué à plusieurs reprises le nord-est syrien), de l’Etat islamique (EI) et du gouvernement de Bachar al-Assad.
Bien que le gouvernement américain et d’autres gouvernements régionaux n’ont jusqu’à présent pas reconnu l’AANNES, celle-ci fonctionne comme une région autonome depuis que plusieurs régions du nord-est de la Syrie ont voté en mars 2016 pour s’unir dans un système autogéré qui chercherait à obtenir l’autonomie au sein de la Syrie.
Dans son rapport annuel de 2021, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a recommandé au gouvernement américain de « reconnaître l’AANES comme un gouvernement local légitime. » Le rapport de la Commission américaine a appelé le gouvernement américain à faire pression sur la Turquie pour qu’elle commence à planifier son retrait de la région. La nouvelle administration américaine dirigée par le président Joe Biden a fait naître chez l’AANES l’espoir de trouver plus de sympathie à Washingt