Le Congrès national du Kurdistan (KNK) a appelé samedi à une intervention immédiate contre les crimes de guerre de l’État turc, mettant en garde contre une catastrophe similaire à celle causée par le régime Baas au Sud-Kurdistan (Irak).
À Hewlêr (Erbil), le KNK a appelé l’opinion publique mondiale à ne pas rester silencieuse face aux attaques à l’arme chimique de l’armée turque.
Şukrula Hemedemîn, membre du KNK, a déclaré que l’État turc ne connaît plus de frontières dans sa guerre contre le peuple kurde et qu’il commet ouvertement des crimes de guerre.
Alertant sur l’utilisation continue d’armes chimiques interdites par la Turquie, le représentant du KNK a poursuivi: « Tandis que les droits de notre peuple sont bafoués au nord du Kurdistan, l’ouest [Rojava] et le sud de notre pays sont attaqués quotidiennement. L’État turc cherche à détruire tous les acquis de notre peuple et occuper complètement le Kurdistan. »
L’armée turque tente en vain depuis six mois de briser la résistance de la guérilla et viole le droit international dans le cadre de l’invasion du Sud-Kurdistan, a déclaré Hemedemîn. Et d’ajouter: « Si la politique de guerre d’Erdogan n’est pas arrêtée, notre peuple est menacé d’une catastrophe similaire à celle causée par le régime Baas. Nous exigeons que les Nations Unies, les Etats-Unis, l’UE, la Chine, la Russie et les pays arabes cessent de fermer les yeux sur ces crimes contre l’humanité en raison de leurs intérêts économiques. Une limite doit enfin être fixée à la politique de guerre de la Turquie. »
Le KNK a demandé une enquête indépendante sur l’utilisation par la Turquie d’armes chimiques au Sud-Kurdistan et réclamé des sanctions contre le gouvernement d’Erdogan. Il a en outre exhorté le gouvernement irakien et le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) à intervenir contre la violation permanente de la souveraineté de l’Irak et le déplacement de civils. Dans le même temps, le KNK a appelé la société civile à assumer sa responsabilité humanitaire et à s’opposer aux crimes de l’État turc.