Le Conseil de l’Europe réagit à la suspension des Maires kurdes par le gouvernement turc
Le Conseil de l’Europe réagit à la suspension des Maires kurdes par le gouvernement turc

Anders Knape, Président du Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, s’est dit préoccupé de la suspension par le gouvernement turc des Maires HDP (Parti démocratique des Peuples) de Diyarbakir,Van et Mardin. 

« Je suis très préoccupé par la décision des autorités turques de suspendre de leurs fonctions les maires élus de trois villes métropolitaines du sud-est du pays, à savoir Diyarbakir, Mardin et Van, et de les remplacer par des gouverneurs », a déclaré Anders Knape dans un communiqué publié aujourd’hui, 20 août, sur le site du Conseil de l’Europe.

Lundi 19 août, Selçuk Mizrakli, Bedia Özgökçe Ertan et Ahmet Türk, respectivement Co-maires de Diyarbakir, Van et Mardin, ont été destitués de leur mandat par décision du ministre de l’intérieur turc, 5 mois après leur élection. Accusés de « terrorisme », ils ont été remplacés par des préfets désignés le jour-même par le gouvernement. Dans le même temps, le ministère de l’intérieur annonçait l’arrestation de 418 personnes. Parmi elles, figurent de nombreux conseillers municipaux, ainsi que des dirigeants et membres du HDP.

Soulignant que les Maires destitués ont été élus démocratiquement aux élections locales du 31 mars 2019, M. Knape a par ailleurs rappelé que le Congrès avait, par le passé, exprimé sa préoccupation concernant « le recours excessif aux procédures judiciaires contre les élus locaux en Turquie ». 

A partir de 2016, 95 Co-maires du HDP, sur 106, ont été destitués et un grand nombre arrêtés, de même que de nombreux conseillers municipaux. Aujourd’hui, beaucoup sont encore détenus, à l’instar de l’ancienne Co-maire de Diyarbakir, Gultan Kisanak. Aux élections du 31 mars dernier, le HDP a réussi à récupérer 63 Mairies. Suite aux destitutions, il n’en a plus que 60.   

Pour conclure, le Président du Congrès a invité la Turquie à remédier à « cette pratique [qui] compromet gravement le bon fonctionnement de la démocratie locale » et ajouté que l’institution continuerait « de suivre cette situation de près, en particulier lors de sa prochaine réunion à Strasbourg le 11 septembre 2019 ».

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