L'armée turque fait usage d'armes chimiques en Syrie
Un civil blessé lors des bombardements de l'armée turque, le jeudi 17 octobre 2019, à Serêkaniyê (Ra’s al-‘Ayn). Photo ANHA

L’armée turque a fait usage de la bombe au phosphore blanc lors de son invasion militaire à Serêkaniyê (Ra’s al-‘Ayn), dans le nord de la Syrie.

Alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS) renforçaient la résistance face aux attaques de l’Etat turc et des groupes djihadistes depuis 9 jours, l’armée turque a utilisé une arme chimique contre la population civile. L’agence de presse kurde ANHA a partagé les premières images des victimes hospitalisées à l’hôpital Wetenî de Haseké. 

Dans la vidéo diffusée par ANHA nous pouvons constater que les brûlures sur le corps des civils soignés ressemblent clairement à des blessures causées par une bombe au phosphore blanc et que des armes non conventionnelles sont utilisées par l’armée turque.

Par ailleurs, les inspecteurs de l’ONU spécialistes des armes chimiques ont annoncé qu’ils rassemblaient des informations à la suite d’accusations selon lesquelles les forces turques auraient utilisé du phosphore blanc contre des civils dans la région.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a déclaré vendredi matin qu’elle « était au courant de la situation et collectait des informations sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques ».

Le Croissant-Rouge kurde a déclaré dans un communiqué que six patients se trouvaient à l’hôpital de Heseke avec des brûlures causées par des « armes inconnues » et travaillaient pour les évaluer.

Hamish de Bretton-Gordon, ancien commandant du régiment chimique, biologique, radiologique et nucléaire du Royaume-Uni, a déclaré: « le phosphore blanc est le coupable le plus probable. C’est une arme épouvantable, qui a été utilisée à plusieurs reprises pendant la guerre civile syrienne; malheureusement, son utilisation est de plus en plus normalisée. »

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