L’armée irakienne a menacé les Unités de sécurité yézidies à Shengal, voulant les contraindre à quitter leurs positions.
La recrudescence des activités militaires de l’armée irakienne à Shengal au cours des derniers jours a ravivé les tensions dans la région yézidie de Shengal (Sinjar) au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak).
Ce mardi, vers 13 heures, heure locale, le commandant des troupes de Ninive occidentale, Rukun Djabar, a exhorté les unités Ezidxan Asayish à quitter immédiatement leurs positions dans le district de Sinune, les menaçant d’utiliser la force si elles ne s’exécutaient pas. Les tensions se poursuivent dans la région.
Depuis plus d’un an, le gouvernement irakien tente, avec le Parti démocratique du Kurdistan (PDK du clan Barzani, au pouvoir au Sud-Kurdistan) de bannir l’auto-administration de la région de Shengal et de prendre ainsi le contrôle de la région. Dans ce plan orchestré par la Turquie, la dissolution des forces d’auto-défense de la région est un objectif central. De fait, le PDK et le gouvernement irakien ont conclu fin 2020 un accord sous l’égide de la Turquie, afin d’écraser l’Ezidxan Asayish. Jusqu’à présent, toutes les tentatives ont cependant échoué en raison de la résistance de la population.
En réponse à l’accroissement des activités militaires de l’armée irakienne, l’administration autonome de Shengal a appelé hier à la mobilisation populaire et à l’unité, promettant de défendre un Shengal autonome et libre.
Soulignant que le récent déploiement militaire menaçait la sécurité de Shengal, l’administration autonome a déclaré que ces évolutions s’inscrivaient dans la continuité de l’accord signé le 9 octobre 2020 entre le PDK et le gouvernement Al-Kadhimi. Et d’appeler la communauté internationale à empêcher l’escalade militaire et promouvoir des solutions basées sur la gouvernance autonome de Shengal.