L’ancienne maire de Diyarbakir, Gültan Kisanak, a participé ce mercredi aux funérailles de sa sœur, avant d'être reconduite en prison
L'ancienne maire de Diyarbakir Gültan Kisanak à l'enterrement de sa soeur, ce mercredi à Elazig

L’ancienne maire de Diyarbakir, Gültan Kisanak, a participé ce mercredi aux funérailles de sa sœur à Elazig, avant d’être reconduite en prison quelques heures plus tard.

La politicienne kurde Gültan Kisanak, emprisonnée en Turquie depuis près de 7 ans, a participé aujourd’hui aux funérailles de sa sœur, Zeynep Özer, à Elazığ (Xarpêt en kurde). Elle a été amenée en avion de la prison de haute sécurité de Kandira, escortée de gardes. La cérémonie funéraire s’est déroulée dans un centre communautaire alévi du quartier de Fevzi Çakmak. De nombreux hommes et femmes politiques du Parti démocratique du Peuple (HDP) ainsi que des militantes du Mouvement des Femmes libres (TJA) étaient venus pour présenter leurs condoléances à l’ancienne maire de Diyarbakir. La défunte a été enterrée dans le village de Sün. Gültan Kisanak a noué un tissu autour de la pierre tombale de sa sœur, avant de se recueillir également sur les tombes de ses parents. Après l’enterrement, elle a été reconduite à la prison de Kandira, à Kocaeli. 

Arrêtée une première fois à l’âge de 19 ans après le coup d’État militaire du 12 septembre 1980, Gültan Kısanak avait été torturée dans la prison de Diyarbakir. Après deux ans de résistance en prison, elle avait étudié le journalisme et travaillé pour divers journaux kurdes, notamment le quotidien Özgür Gündem dont elle avait été la rédactrice en cheffe. Plus tard, elle s’était lancée dans la politique. Après avoir été députée au Parlement turc, elle avait été la première femme élue maire Diyarbakir. Durant son mandat à la tête de la métropole kurde, elle avait fait transformer en musée la prison dans laquelle elle avait été torturée autrefois. 

Emprisonnée à l’automne 2016, en même temps que de nombreux autres politiciens et élus du HDP, elle a été condamnée à une lourde peine de prison. Elle fait encore l’objet de plusieurs poursuites judiciaires, notamment dans l’affaire dite de Kobanê. Personnalité politique kurde de premier plan, Gültan Kisanak a écrit un livre en prison, « La couleur pourpre de la politique kurde », un hommage à la lutte des femmes contre le système patriarcal.

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