La Suède a extradé vendredi soir un demandeur d’asil kurde vers la Turquie dans le cadre des négociations d’adhésion à l’OTAN.
Arrêté le 22 novembre par les autorités suédoises à Mölndal, le demandeur d’asil Mahmut Tat vivait en suède depuis 7 ans.
M. Tat a été mis en examen en 2015 par les autorités turques pour « appartenance à une organisation terroriste » et a été condamné à six ans et dix mois d’emprisonnement.
Dès son arrivé à l’aéroport d’Istanbul, vendredi soir, Mahmut Tat a été arrêté par la police turque.
La Suède et la Finlande ont signé un accord d’extradition avec la Turquie en juin. Début novembre, la Suède a annoncé qu’elle allait se rapprocher encore plus de la Turquie et renforcer ses lois antiterroristes. À l’avenir, cela permettra au gouvernement suédois d’introduire de nouvelles lois restreignant la liberté de réunion lorsqu’il s’agit d’associations impliquées dans le “terrorisme” ou le soutenant.
En septembre, la Suède a approuvé les exportations d’armes vers la Turquie. Les licences d’exportation avaient été arrêtées lors de l’invasion du nord de la Syrie par l’armée turque en octobre 2019. À l’époque, la Suède avait préconisé un embargo sur les armes à l’échelle de l’UE contre la Turquie.
Début novembre, le gouvernement suédois a publiquement pris ses distances avec l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est afin de « tenir compte des préoccupations turques ». Le ministre des affaires étrangères, Tobias Billström, a déclaré qu’en ce qui concerne le Parti de l’union démocratique (PYD) et les Unités de défense du peuple (YPG), leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) étaient « trop étroits pour être bons pour les relations entre nous et la Turquie ». L’objectif principal de son gouvernement, a-t-il dit, est l’adhésion de la Suède à l’OTAN. M. Billström a ainsi signalé sa volonté d’ajouter une nouvelle dimension à la politique de criminalisation du peuple kurde mise en place dans le pays nordique depuis des décennies.
La Suède et la Finlande ont demandé leur adhésion à l’OTAN à la suite de l’attaque russe contre l’Ukraine en mai. À l’exception de la Hongrie et de la Turquie, tous les pays membres ont ratifié cette demande.