La politique de sécurité ne peut pas résoudre la question kurde, explique Nahit Eren, président du barreau de Diyarbakır, soulignant que les politiques de sécurité et la pratique judiciaire ne suffisent pas à apaiser le conflit kurde.
Nahit Eren, président du barreau de Diyarbakır

La politique de sécurité ne peut pas résoudre la question kurde, explique Nahit Eren, président du barreau de Diyarbakır, soulignant que les politiques de sécurité et la pratique judiciaire ne suffisent pas à apaiser le conflit kurde.

Dans une interview récente accordée à l’agence de presse Firatnews, Eren a déploré l’atteinte aux droits et libertés fondamentaux de ces dernières années, en particulier en ce qui concerne le traitement de la question kurde. Il accuse également les instances judiciaires de répression et de criminalisation de l’opposition.

Il émet des réserves quant à l’impact du récent remaniement ministériel, indiquant que “la participation à des réunions et des manifestations est désormais passible de poursuites. Le remaniement ministériel génère bien sûr de nouvelles espérances, surtout avec le changement de ministre de l’intérieur, mais il ne faut pas nourrir trop d’optimisme.” Il insiste en particulier sur le fait que le système n’est pas fondé sur les individus, mais sur une politique d’État.

M. Eren rappelle que le nouveau ministre de la Justice était auparavant le vice-président du parti au pouvoir et se demande s’il pourra résoudre le problème de l’impartialité et de l’indépendance du système judiciaire turc. “Le député du Parti des travailleurs de Turquie à Hatay, Can Atalay, n’a pas été libéré et les déclarations du ministre à ce sujet ne sont pas très prometteuses,” ajoute-t-il.

M. Eren a également mis l’accent sur le fait que les transformations systémiques de la Turquie sont inextricablement liées à la conduite de la politique de sécurité de l’État et au traitement de la question kurde. Selon lui, la violation des droits ne cesse d’augmenter lorsque la question kurde est perçue uniquement comme un problème de sécurité. Par ailleurs, l’approche judiciaire varie en fonction de la promotion du dialogue et des négociations sur la démocratie et les libertés, atténuant ainsi la rigidité bureaucratique.

Le président du barreau a terminé en insistant sur le besoin constant des Kurdes de paix, de démocratie et de libertés fondamentales, et sur leur espérance que le nouveau cabinet serait plus sensible à leurs demandes. “Avec ce nouveau changement, je pense que nous pouvons avoir une meilleure communication avec le nouveau cabinet,” a-t-il déclaré, espérant ainsi une amélioration par rapport à l’incapacité de communiquer avec le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, ces dernières années.

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