Les forces de sécurité de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) ont effectué une descente au siège de la chaîne de télévision NRT, lundi 7 décembre, vers 2 heures du matin, suspendant la diffusion de la chaîne.

Les forces de sécurité du Gouvernement régionale du Kurdistan (KRG) ont effectué une descente au siège de la chaîne de télévision NRT, lundi 7 décembre, vers 2 heures du matin, suspendant la diffusion de la chaîne.

La chaine de télévision NRT a largement couvert les manifestations qui ont débuté mercredi, dans la province de Sulaymaniyah, ce qui lui a valu une fermeture.

Selon le personnel, des membres des forces de sécurité ont endommagé certains équipements et saisi du matériel. Le bureau a été fermé par les forces de sécurité qui en bloquent l’accès depuis le matin.

Une ordonnance signée par le directeur général des médias, Sherwan Ula Khurshid, stipule que la suspension est due au « non-respect par la chaîne NRT1 des directives spécifiques sur l’organisation des médias audiovisuels, et en particulier à son comportement irresponsable ». Il est notamment reproché à la chaîne d’avoir qualifié les forces de sécurité de « milices, gangs et voyous ».

Selon l’ordonnance, « la chaine doit suspendre sa diffusion à partir du 7 décembre, 11h30, jusqu’au 13 décembre, 11h30 ». L’ordonnance précise par ailleurs qu’en cas de non-respect, la chaîne sera exposée à des sanctions plus sévères, conformément aux directives et procédures légales.  

Bien que l’ordonnance ne s’applique qu’à NRT1, la chaîne culturelle NRT2 a également été retirée de l’antenne. Le personnel des autres sections de NRT a été empêché d’entrer dans les locaux.

Dans un communiqué, la direction de NRT a fermement condamné la suspension de la chaîne, la qualifiant d’ « acte illégal et répressif », et ajoutant que la fermeture de la chaîne est « une tentative d’étouffer les médias libres ».

« En attendant, cela prive la population et le public d’une couverture authentique et précise de ce qui se passe dans le pays », dit le communiqué.

La direction de la chaîne a appelé les journalistes, les intellectuels et les militants des droits humains, ainsi que les consulats étrangers à Erbil, à soutenir les médias libres et à prévenir de telles violations.

« Nous soulignons que ces comportements ne nous feront pas céder et que nous continuerons notre travail journalistique impartial et intégral », conclut le communiqué.

Les bureaux de la chaîne à Erbil et Duhok avaient aussi été fermés, sans décision de justice, pendant deux mois, cet automne, après que la chaîne ait couvert les manifestations dans ces deux provinces.

En 2011, les locaux de NRT à Sulaymaniyah avaient été incendiés par un groupe d’hommes armés après la couverture par la chaîne de manifestations massives contre la corruption. Personne n’a jamais été poursuivi pour cet incendie criminel.

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