L'activité souterraine de la Turquie en France, comme révélée par un rapport parlementaire récent, soulève des préoccupations grandissantes au sein des services de renseignement français, en particulier face aux tentatives d'Ankara d'exercer une influence politique et idéologique sur la diaspora turque en France.

L’activité souterraine de la Turquie en France, comme révélée par un rapport parlementaire récent, soulève des préoccupations grandissantes au sein des services de renseignement français, en particulier face aux tentatives d’Ankara d’exercer une influence politique et idéologique sur la diaspora turque en France.

Le rapport, préparé par la Délégation Parlementaire au Renseignement (DPR), illustre une détérioration des relations franco-turques exacerbée par plusieurs incidents et politiques, notamment l’offensive militaire turque contre les forces kurdes en Syrie en 2019 et des tensions en Méditerranée orientale. Plus troublant encore, ces tensions s’accompagnent d’une crainte croissante d’ingérence turque dans la politique intérieure française.

La France, sous la présidence d’Emmanuel Macron poursuit le rapport, a affiché sa détermination à contrer cette influence, notamment à travers une réforme de l’enseignement des langues et culture d’origine (ELCO), perçu comme un outil d’influence politique étrangère et remplacé par les “enseignements internationaux de langue étrangère” (EILE).

Cependant, c’est dans le domaine religieux que l’influence turque se fait le plus sentir. Avec des associations comme la Ditib et le Millî Görüş, Ankara contrôle une part significative de l’islam en France, bien que cette emprise commence à décliner suite à l’annonce présidentielle de la fin programmée des imams détachés pour 2024.

Au-delà de la sphère éducative et religieuse, l’ingérence turque prend forme dans l’arène politique via des listes communautaires, et s’étend aux réseaux sociaux où se propagent des discours hostiles contre les politiques françaises, telles que la loi contre le séparatisme. Les cyberattaques orchestrées depuis la Turquie ne font qu’exacerber cette tension numérique.

Face à ces ingérences, la DGSI reste sur ses gardes, les activités d’espionnage et les opérations d’influence étant étroitement surveillées. Bien que la menace russe demeure prépondérante, les opérations de la Chine, de l’Iran, et, de façon significative, de la Turquie, sont scrutées avec une attention particulière. Dans un horizon d’une décennie, la menace chinoise est même perçue comme la plus préoccupante.

Le rapport détaille également le rôle de la DGSI dans le suivi des financements étrangers de lieux de culte en France. En collaboration avec Tracfin, la DGSI contribue à identifier et interrompre les flux financiers suspects, notamment en provenance du Maghreb, de Turquie et du Moyen-Orient, soulignant une baisse notable des fonds depuis l’entrée en vigueur de lois restrictives.

Laisser un commentaire