Le 28 novembre 2015, Tahir Elçi, avocat et président du barreau de Diyarbakir, était assassiné dans le centre historique de la capitale kurde

Le 28 novembre 2015, Tahir Elçi, avocat et président du barreau de Diyarbakir, grand défenseur des droits humains, était assassiné dans le centre historique de la capitale kurde.

Le 28 novembre 2015, Tahir Elçi, éminent avocat kurde et défenseur des droits humains, était abattu lors d’une conférence de presse dans la ville de Diyarbakir. Il était 10 h 35 quand Elçi a été abattu d’une balle dans la nuque devant le minaret à quatre pieds, dans le centre historique de la capitale kurde.

Lors de la conférence de presse, Elçi avait appelé au calme dans la ville alors assiégée par l’armée turque. Les semaines et les mois qui ont suivi sa mort ont vu une escalade du conflit qui a entraîné la destruction quasi totale de Sur, le centre historique de Diyarbakir, la mort de centaines de civils et le déplacement de milliers d’autres.

Deux semaines avant sa mort, Tahir Elçi, alors président du barreau de Diyarbakir, avait participé à une émission télévisée sur la chaîne turque CNN. Le présentateur lui ayant demandé si le PKK était une organisation terroriste, Elçi avait répondu par la négative.

Après cette émission, le prestigieux avocat avait fait l’objet d’un lynchage médiatique. Six jours après l’émission, il avait été interpelé dans les locaux du barreau de Diyarbakir et emmené à Istanbul pour être interrogé. Il avait été libéré le jour même sous contrôle judiciaire assorti d’une interdiction de quitter le territoire.

Rapport de l’université de Londres : La police a tiré sur Elçi

En 2016, le Barreau de Diyarbakir a chargé le groupe Forensic Architecture, une agence de recherche sur les violations des droits humains basée à l’université Goldsmiths de Londres, d’examiner les preuves en sa possession. Il s’agissait de témoignages, d’enregistrements vidéo, de photographies et de matériel provenant de l’enquête sur la scène du crime, ainsi que de rapports officiels et indépendants.

L’une des premières accusations portées par le gouvernement était que Tahir Elçi avait été tué par des militants du PKK armés et présents sur les lieux.

Cependant, Forensic Architecture a rejeté cette accusation en reconstituant rigoureusement ce qui s’est passé le jour de l’assassinat. Les chercheurs ont analysé en détail la position des personnes présentes sur les lieux et leur réaction durant les faits. « Les résultats de notre analyse confirment avec quasi-certitude qu’aucun des militants du PKK n’aurait pu tirer le coup de feu qui a tué Elçi. Durant le moment où Elçi a été touché, Gürkan [Militant kurde présent sur les lieux] tenait clairement son arme par le canon, et était donc incapable de tirer. Yakışır [Militant kurde présent sur les lieux] ne semble pas avoir visé Elçi à un moment quelconque de la période, et finit par jeter son arme sur la police ».

Forensic Architecture ajoute : « Sur la base de notre analyse, nous avons conclu que les policiers A et D avaient des lignes de tir directes mais partiellement obstruées vers Elçi pendant la période où ils tirent visiblement avec leurs armes. L’un ou l’autre aurait donc pu tirer le coup de feu fatal. Les policiers sont les seuls à avoir eu une ligne de vue dégagée et non obstruée vers Tahir Elçi ».

Tahir Elçi a-t-il reçu des soins médicaux ?

Selon Forensic Architecture, « après les tirs, une des quatre caméras a continué à enregistrer pendant environ 13 minutes. Pendant tout ce temps, alors que les coups de feu retentissaient par intermittence dans les rues avoisinantes, le corps d’Elçi est resté au sol sans surveillance; personne dans les environs n’a tenté de vérifier son état, ni de lui prodiguer des soins médicaux. […] 12 minutes et 30 secondes après la fin des tirs, un véhicule blindé arrive, se

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