24 personnes, principalement des femmes, ont été arrêtées dans la province kurde de Hakkari le 15 août. Parmi elles, figurent plusieurs membres du Mouvement des Mères pour la Paix.
Au moins 24 personnes, dont 20 femmes, ont été arrêtées mardi 15 août par la police turque dans le cadre d’une opération menée dans la province kurde de Hakkari (Colemêrg), suite à l’ouverture d’une enquête pour “terrorisme”. La vague d’arrestations est survenue le jour anniversaire de la lutte armée du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Plusieurs militantes du Mouvement des Mères pour la Paix figurent parmi les personnes arrêtées.
“Certaines des mères de la paix arrêtées souffrent de problèmes de santé parfois graves”, a déclaré jeudi la députée du Parti de la Gauche verte (YSP) Gülcan Kaçmaz Sayyiğit, lors d’un rassemblement organisé à Van par le Mouvement des Femmes libres (TJA) pour demander la libération des personnes arrêtées. “Le peuple kurde se bat depuis des années pour mettre fin à la guerre. Les représentantes les plus importantes de cette résistance sont les Mères de la paix. Elles revendiquent la fin de l’effusion de sang et une paix digne. Nous soutenons leur combat”, a ajouté la députée kurde.
L’on a appris ce vendredi qu’une des Mères de la paix, Fatma Bulut, avait été transportée à l’hôpital au troisième jour de sa garde à vue. La femme de 50 ans souffre d’hypertension. Sa garde à vue, comme celle des 23 autres personnes, a été prolongée de quatre jours.
Selon le barreau des avocats de Hakkari et l’Association des Juristes pour la Liberté (ÖHD), le contenu du dossier d’enquête n’est pas connu à ce jour, le parquet en charge de l’affaire ayant ordonné une interdiction d’accès pour les avocats. Cette mesure qui a expiré mercredi est maintenue en toute illégalité et sans aucune justification selon le barreau. “Les demandes adressées par les avocats au parquet et au tribunal pour assister leurs clients sont restées totalement sans réponse jusqu’à présent”, a fait savoir le bâtonnier de Hakkari Ergün Canan.