Les prisonniers politiques ont entamé, le 27 novembre, une grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention inhumaines dans les prisons turques, ainsi que l’isolement total imposé au leader kurde Abdullah Ocalan sur l’île-prison d’Imrali.
En Turquie, où les violations des droits humains continuent de monter en flèche, les prisons font à nouveau la une des journaux, avec des grèves de la faim, deux ans après un mouvement massif de grève de la faim initié en novembre 2018 par l’ancienne députée HDP (Parti démocratique des Peuples) Leyla Güven, alors qu’elle était en prison.
Au centre de l’action initiée par les prisonniers, se trouvent la politique d’isolement contre le leader kurde Abdullah Öcalan ainsi que les restrictions imposées dans les prisons en raison de l’épidémie de Covid-19 et les violations des droits des détenus découlant des nouvelles pratiques appliquées dans les centres pénitentiaires.
Depuis la rupture par le président turc Erdogan du processus de paix entre la Turquie et le mouvement kurde, en 2015, Abdullah Öcalan et les trois autres détenus de l’île ne sont pas autorisés à rencontrer leurs familles.
Leyla Guven, co-présidente du Congrès pour une société démocratique (DTK), avait entamé une grève de la faim en prison le 7 novembre 2018, qui s’est étendue dans toutes les prisons de Turquie. Les grèves de la faim ont pris fin le 26 mai 2019, à la suite de l’appel d’Abdullah Ocalan, relayé par ses avocats, demandant aux 7000 prisonniers politiques et militants de mettre fin à leur action. Les avocats ont par la suite pu visiter Abdullah Ocalan a quelques reprises.
Cependant, ceci a été de courte durée et l’isolement imposé a Ocalan a été rétabli peu de temps après. Depuis, les avocats et la famille voient leurs demandes de visite systématiquement rejetées.
Alors que les avocats d’Öcalan et sa famille attendaient de le rencontrer suite à un rapport du comité anti-torture du Conseil de l’Europe (CPT) demandant à la Turquie de lever l’isolement, le procureur de Bursa a édicté une interdiction de visite d’une durée de 6 mois, en tant que sanction disciplinaire.
Cette décision a été le coup de grâce pour les détenus du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et du Parti de la Liberté des Femmes du Kurdistan ( PAJK) qui ont entamé, le 27 novembre, une grève de la faim illimitée, avec des alternances de 5 jours. Le premier groupe qui compte de nombreux prisonniers de différentes prisons, est relayé, ce 2 décembre, par un second groupe.
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