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Depuis le massacre des Yézidis à Shengal dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak) le 3 août 2014, neuf longues années se sont écoulées. Aujourd’hui, ce peuple, qui a réussi à s’organiser, dispose d’une administration autonome et de ses propres forces de défense. Cependant, l’État turc cherche à perpétuer le massacre des Yézidis par l’État islamique (EI) à travers des attaques, des bombardements et des activités d’espionnage.
Lors d’une interview accordée à l’agence de presse Rojnews, des citoyens de Qeladiz, dans le sud-Kurdistan, ont partagé leurs inquiétudes sur la situation de l’Administration Autonome de Shengal face aux attaques turques incessantes contre la région.
Ali Qadir, militant engagé, déclare : « L’État turc envahisseur est en opposition frontale avec l’Administration Autonome de Shengal. Soutenu par ses partenaires, le gouvernement irakien et certains partis de la région du Kurdistan, il cherche à anéantir l’expérience de l’Administration Autonome de Shengal. »
Qadir ajoute : « Les Kurdes subissent une oppression car ils sont divisés et désunis. Si le peuple kurde adopte une position commune, ils peuvent protéger l’ensemble du Kurdistan. »
Un autre militant, Rehman Hisên, exprime : « Le cas de Shengal nous montre que l’État turc cherche à détruire l’ensemble du peuple kurde, et en particulier la communauté Yézidie. L’administration du sud du Kurdistan et le gouvernement régional du Kurdistan devraient sérieusement revoir la situation des Yézidis et de tous les Kurdes. Tous les Kurdes devraient s’opposer aux attaques turques sur Shengal. »
Selon Hisên, les attaques de l’État turc sur Shengal ont empêché le retour de ceux qui ont été déplacés de leur terre. Il conclut : « Cependant, si l’État irakien réagit fermement aux attaques turques, les personnes déplacées de Shengal pourront retourner chez elles. »