Plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Düsseldorf samedi pour dénoncer la politique de guerre de la Turquie contre les Kurdes.

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Düsseldorf samedi pour dénoncer la politique de guerre de la Turquie contre les Kurdes. 

Les attaques d’invasion de la Turquie contre les zones tenues par les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-Kurdistan (Irak), les assassinats ciblés contre des Kurdes dans les villes du Sud-Kurdistan, les attaques aériennes contre la population yézidie du Shengal, les menaces d’invasion d’Erdogan contre le Rojava, où encore l’isolement carcéral imposé au leader kurde Abdullah Öcalan ont été dénoncés lors de cette vaste mobilisation.  

Les manifestants ont défilé à travers les rues de cette ville allemande sous une forte présence de drapeaux, banderoles et pancartes dénonçants les exactions turques. Des prises de paroles, notamment celles des coprésidents de la Confédération des associations kurdes d’Allemagne (Kon-Med) Zübeyde Zümrüt et Engin Sever ont eu lieu. 

Saluant la participation importante des manifestantes, Mme Zümrüt a indiqué que les Kurdes étaient en résistance totale. « A Zap, au Sud-Kurdistan, jusque’à Imrali où le leader kurde est tenu sous un isolement total, les Kurdes résistent. Au Rojava, ou encore dans dans le nord du Kurdistan (Turquie), où ici en Allemagne, nous résistons contre la politique de guerre de l’État turc pour nos droits les plus fondamentaux, pour notre survie en tant que peuple et cette résistance se poursuivra jusqu’à la victoire ».

M. Engin Sever, coprésident de Kon-Med, a quant à lui poursuivi ainsi : « Les déclarations de soutien du gouvernement allemand à la politique de guerre d’Erdogan contre les Kurdes nous laissent penser que des armes allemandes soient de nouveau utilisées dans la guerre d’agression contre les Kurdes au Kurdistan ». 

« La communauté kurde d’Allemagne n’accepte pas le partenariat de guerre germano-turc. Notre position est claire : fin de la guerre au Kurdistan, paix maintenant et liberté pour Abdullah Öcalan », a indiqué M. Sever. 

Le Dr Michael Wilk, un médecin allemand qui s’est rendu à plusieurs reprises au Rojava pour apporter une aide humanitaire, était également présent à Düsseldorf. Wilk a mis en garde de manière urgente contre les conséquences d’une nouvelle guerre d’agression turque dans le nord de la Syrie et a expliqué les terribles événements que la population locale a déjà vécus lors des précédentes guerres d’agression de la Turquie et de ses partenaires islamistes dans la région. « Alors que l’attention des médias et du public est focalisée sur la guerre en Ukraine, les drones turcs mènent des attaques quotidiennes sur le Rojava, Shengal et le nord de l’Irak », a déclaré le Dr Wilk.

Le directeur international du syndicat anglo-irlandais Unite the Union, Simon Dubbins, a également pris part à la manifestation. Prenant la parole lors du rassemblement de clôture, il a exprimé, au nom de l’ensemble du syndicat britannique, sa « solidarité la plus totale » avec le peuple kurde. « Dans les années 90, nous nous sommes positionnés aux côtés de nos amis d’Afrique du Sud. Aujourd’hui, le peuple kurde nous montre l’endroit où nous devons nous battre. »  

La manifestation s’est poursuivi avec des artistes kurdes qui ont chanté à la suite des prises de paroles de multiples personnalités germano-kurdes. 

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