Des femmes de Çatak, dans la province de Van, ont protesté contre l'agression sexuelle de trois enfants par des gardes de village [organisation paramilitaire turque] en attirant l'attention sur la politique de guerre psychologue menée par le gouvernement AKP-MHP.
Déclaration des femmes kurdes de Van concernant l'agression sexuelle de trois enfants par des gardes de village.

Des femmes kurdes se sont rassemblées samedi pour protester contre l’agression sexuelle de trois enfants par des gardes de village [organisation paramilitaire turque] dans le district de Çatak, à Van. 

Le Mouvement des femmes libres (TJA), l’Assemblée des femmes de Van du Parti démocratique des peuples (HDP) et l’Association des femmes STAR ont fait une déclaration commune concernant l’agression sexuelle de 3 enfants par des gardes de village en l’espace d’un an à Çatak. En plus de la députée du HDP de Van, Muazzez Orhan, des femmes du village ont également participé à la déclaration en se réunissant dans le village de Konalga.

La députée HDP de Van, Muazzez Orhan a déclaré que le gouvernement veut mettre en œuvre des politiques de guerre spéciales au Kurdistan et a ajouté qu’elles ne le permettraient pas. 

« La principale raison de l’augmentation de ces agressions sexuelles est la politique du gouvernement contre le peuple kurde. Ces politiques de guerre spéciales sont menées à travers le corps des enfants et des femmes avec l’aide d’uniformes. Nous ne resterons pas silencieux sur les politiques du gouvernement à l’égard des femmes. Nous serons la voix des femmes et des enfants. »

Mme Orhan a ajouté : « Nous identifierons les coupables en toutes circonstances, et nous assurerons le suivi pour que les coupables soient poursuivis et reçoivent les sanctions nécessaires. »

Les gardes de village, une force paramilitaire

Les gardes de village, également appelés protecteurs de village, sont des villageois kurdes recrutés – parfois par la force -, rémunérés et armés par Ankara pour suppléer l’armée turque dans les opérations contre la guérilla du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Mise en place au milieu des années 80, cette milice paramilitaire est impliquée dans de nombreuses violations de droits humains, y compris des exécutions extra-judiciaires, ainsi que dans le trafic de drogue.

Après quelques années d’activité réduite, le dispositif a été réanimé à partir de 2015, avec la rupture du cessez-le feu par le régime d’Erdogan. Depuis avril, les gardes de village, qui connaissent bien les terrains montagneux des confins du Kurdistan, sont employés dans les opérations terrestres menées par l’armée turque dans la région kurde du nord de l’Irak.

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