La plateforme des femmes de Dersim a fait une déclaration concernant la disparition de Gulistan Doku dont on n’a aucune nouvelle depuis mille jours.
Depuis le 5 janvier 2020, on n’a aucune nouvelle de Gulistan Doku, étudiante au département du développement de l’enfant à l’université de Munzur, à Dersim. À l’occasion du millième jour de la disparition de la jeune femme de 21 ans, la plateforme des femmes de Dersim a fait une déclaration au lieudit Jara Gola Çetu, où se rejoignent les cours d’eau de Pülümür et Munzur.
Devant une bannière sur laquelle était écrit « Gulistan Doku a disparu depuis 1000 jours », Eylül Yantemur a pris la parole au nom de la plateforme. Déplorant l’absence d’évolution dans l’enquête sur la disparition de la jeune femme kurde, Mme Yantemur a dénoncé la négligence des autorités turques qui ont retenu uniquement la thèse du suicide et se sont abstenus d’enquêter sur d’autres pistes, malgré les demandes incessantes de la famille et des organisations de femmes.
Lutte contre l’impunité
Yantemur a indiqué que Zaynal Abarakov, le seul suspect dans le dossier et la dernière personne à qui Gulistan a parlé, n’avait été appelé à témoigner qu’une seule fois. Alors qu’aucune mesure n’a été prise contre le suspect, la soeur aînée de Gulistan, Aygül Doku, a été poursuivie en justice, s’est indignée la militante. « C’est pourquoi, a-t-elle poursuivi, la famille a commencé un sit-in devant le palais de justice et rencontré le préfet. Les déclarations de celui-ci et celles du procureur semblent indiquer que les suspects ne seront pas inquiétés. Lorsque la mère de Gulistan a déclaré qu’elle ne lèverait pas son sit-in tant que la vérité et la justice ne seraient pas faites, le préfet a rétorqué qu’il s’en moquait. Les autorités ont ignoré cette disparition et ont de fait classé l’affaire. »
Et d’ajouter: « Chaque phrase prononcée par les membres du gouvernement est un acte de violence contre les femmes dans notre pays. Les lois ne sont pas appliquées de manière effective depuis des années. »
Rappelant que le gouvernement avait fait la sourde oreille aux appels à un plan d’action urgent contre la violence masculine et que la Turquie s’était retirée de la convention d’Istanbul, Yantemur a conclu: « Nous allons élever la lutte organisée des femmes contre toutes ces politiques d’anéantissement. Dès le premier jour de la disparition de Gulistan, nous nous sommes engagées à suivre cette affaire. Nous n’abandonnerons pas jusqu’à ce que Gulistan soit retrouvée. Nous réitérons ici cette promesse. Nous ne permettrons pas que les coupables demeurent impunis. Longue vie à la lutte de nos femmes. »