Depuis 90 jours, les familles des deux combattants du PKK tués dans une embuscade tendue par les peshmergas du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par le clan Barzani) réclament les corps de leurs enfants retenus par le PDK.
Cinq combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués et deux autres blessés dans la région de Khalifan, au Sud-Kurdistan (Nord de l’Irak), en août 2021, à la suite d’une embuscade tendue par les forces armées liées au Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par le clan Barzani), qui participe aux actions de la Turquie contre le PKK.
Les familles des deux guérilleros originaires du Rojava, Tolhildan Raman et Serdem Cudi, qui figurent parmi les cinq guérilleros tués, tentent depuis lors de passer du nord et de l’est de la Syrie à la région du Kurdistan par le poste frontière de Sêmalka pour recevoir les corps de leurs enfants. Le 5 octobre, le Conseil des familles des martyrs du district de Cizîre et les familles des membres des Forces de défense du peuple (HPG) ont entamé une veillée en réponse au blocus.
Les mères et les proches qui se sont joints à l’action de protestation sous une tente au poste frontière de Sêmalka depuis 90 jours se sont vu refuser à plusieurs reprises l’entrée au Sud-Kurdistan par les forces du PDK, et ont été repoussés par de fausses promesses.
« Le PDK nous a promis de remettre les corps de nos martyrs, mais rien ne s’est produit jusqu’à présent », dénonce un manifestant.
Et de poursuivre : « Nous sommes déterminés à poursuivre notre action de protestation jusqu’à ce que nous obtenions les corps de nos enfants. »
Dimanche, des membres du bureau du Mouvement de la société démocratique (TEV-DEM) de Dirbêsiyê ont rendu une visite de solidarité aux familles.
Dans une déclaration faite sur place au nom des syndicats affiliés au Bureau du TEV-DEM Dirbêsiyê, Xalid Şêxo a condamné le refus du PDK de remettre les corps des combattants et a déclaré que « l’État turc commettait divers crimes contre la population du Sud-Kurdistan en coopération avec le PDK. »
M. Şêxo a souligné que l’État turc n’a jamais été un ami des Kurdes, et a exhorté le PDK à agir en prenant cela en considération.
Xalid Şêxo a indiqué qu’ils continueraient la veille « jusqu’à ce que les corps des martyrs soient remis à leurs familles », appelant les organisations des droits humains et les organismes internationaux à former un comité pour établir le suivi de la remise des corps des guérilleros tués par les Peshmergas du Parti démocratique du Kurdistan.