Admettant son échec dans la gestion de la crise du coronavirus, le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a annoncé dimanche sa démission. Celle-ci fait suite aux critiques massives suscitées par la décision annoncée vendredi soir d’instituer un couvre-feu de deux jours dans 31 grandes villes du pays.
L’annonce du couvre-feu de 48 heures seulement deux heures avant son entrée en vigueur vendredi soir, a provoqué une ruée de la population sur les marchés et dans les magasins à travers le pays, compromettant les mesures prises jusque-là pour endiguer la propagation du virus.
Le ministre de la l’intérieur a annoncé sa démission dimanche dans un message twitter: « La responsabilité de l’application du couvre-feu intervenue dans un processus géré laborieusement et méticuleusement m’incombe personnellement sous tous ses aspects. Les scènes observées pendant les heures de restriction ne correspondaient pas au processus parfaitement géré. Toutes les expériences que j’ai faites jusqu’à présent n’auraient pas dû conduire à l’apparition de ces scènes dont nous sommes responsables. Il s’agissait d’une mesure bien intentionnée prise pour contenir la propagation de la pandémie pendant le week-end. Que notre glorieuse nation à laquelle je n’ai jamais voulu faire de mal, et mon président, à qui je resterai fidèle jusqu’à la fin de ma vie, me pardonnent… Je démissionne de mon poste de ministre de l’intérieur où j’ai servi avec honneur. Mon Dieu, protège notre nation.”
Soylu, qui occupait le poste de ministre de l’Intérieur depuis 2016, est connu pour sa politique extrêmement répressive à l’encontre du peuple kurde, ainsi que de l’opposition.
Ayant participé activement à toutes les campagnes militaires engagées contre les Kurdes par le régime d’Erdoğan, il a joué un rôle prépondérant nombre de massacres et crimes de guerre commis par le gouvernement AKP.