Les forces d’occupation turques et leurs mercenaires djihadistes continuent les crimes de guerre dans les régions occupées du nord de la Syrie

Les forces d’occupation turques et leurs mercenaires djihadistes continuent de commettre des crimes de guerre dans les territoires occupés du nord de la Syrie. Dans le canton kurde d’Afrin occupé depuis mars 2018, on assiste quotidiennement à des crimes graves commis contre la population civile.

Selon les informations provenant de sources locales, un véhicule de l’armée turque a écrasé, mardi 20 octobre, deux mineurs circulant à moto sur la route de Jindires, dans la banlieue d’Afrin. Un des mineurs est mort, tandis que l’autre a été grièvement blessé. Les sources locales ont par ailleurs indiqué à l’agence de presse kurde Hawar News (ANHA) que le véhicule blindé ne s’était pas arrêté et avait continué sa route vers le poste-frontière de Hamam.

Plus tôt dans la journée de mardi, un groupe de mercenaires de la faction Sultan Murad a attaqué un civil, Hisên Beko, dans un village du district de Bilbile.

ANHA a également rapporté qu’une femme kurde, Zakaria Hussein, avait été agressée par des mercenaires. Il est indiqué que le même groupe avait auparavant attaqué et insulté les Kurdes du village. Ce village dans lequel vivaient 650 familles avant l’occupation turque n’en compte plus que 70 aujourd’hui.

Par ailleurs, les informations recueillies par ANHA font état de l’enlèvement, le 8 octobre, par les services de renseignements turcs (MIT) d’un jeune professeur d’anglais du nom de Haitham Haidar, dans le district de Jindires. Le sort du jeune homme est inconnu jusqu’à présent.

Afrin est occupée par la Turquie depuis mars 2018. Les enlèvements sont devenus une source de revenus courante pour les mercenaires islamistes de l’État turc. Depuis le début de l’occupation d’Afrin, les violations des droits humains et les crimes de guerre sont quotidiens et systématiques dans ce qui était autrefois la région la plus sûre de toute la Syrie. Outre une politique coloniale classique, la Turquie continue de pratiquer une politique de nettoyage ethnique qui a chassé des centaines de milliers de personnes de leurs terres ancestrales.

Deux ans et demi après l’invasion et l’occupation d’Afrin, les exactions, les pillages et le nettoyage ethnique sont toujours pratiqués à grande échelle par les forces d’occupation turques et leurs alliés djihadistes. Telles sont les conclusions d’un rapport mensuel de l’Organisation des droits humains d’Afrin. Le bilan des violations des droits humains enregistrées en septembre a été présenté dimanche dans le camp de réfugiés de Serdem, à Shehba, une zone non occupée de la région d’Afrin. Selon le rapport mensuel, deux civils, dont un enfant, ont été tués au cours du mois de septembre, plus de quatre-vingts personnes ont été enlevées, et trois filles mineures ont été mariées de force à des mercenaires islamistes, contre la volonté de leurs familles.

En septembre dernier, la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne a publié un rapport de 25 pages présentant ses conclusions sur la base d’enquêtes menées du 11 janvier 2020 au 1er juillet 2020.

Documentant les violations et les abus continus par presque tous les acteurs du conflit contrôlant le territoire en Syrie, le rapport met en évidence une augmentation des crimes ciblés, tels que les assassinats, la violence sexuelle et sexiste contre les femmes et les filles, et le pillage ou l’usurpation de propriétés privées.

Le rapport recense notamment les crimes de guerre – enlèvements, tortures, viols, pillages, exécutions – commis dans la région d’Afrin par l’Armée nationale syrienne (ANS) formée et contrôlée par la Turquie

Le rapport souligne notamment ceci : « Depuis 2019, les femmes kurdes des régions d’Afrin et de Ras el-Aïn [Serêkaniyê] subissent des actes d’intimidation de la part de membres de brigades de l’Armée nationale syrienne, ce qui engendre un climat généralisé de peur qui a pour effet de les confiner dans leur domicile. Des femmes et des jeunes filles ont également été détenues par des combattants de l’Armée nationale syrienne et ont subi des viols et des violences sexuelles, ce qui a causé de graves traumatismes physiques et psychologiques aux personnes concernées comme à la communauté en raison de la stigmatisation subséquente et des normes culturelles liées à la notion d’‶honneur féminin″ ».

Le rapport indique par ailleurs que « la Commission a également reçu des informations faisant état de mariages forcés et d’enlèvement de femmes kurdes à Afrin et à Ras el-Aïn, faits qui auraient été principalement commis par des membres de la division 24 (brigade Sultan Mourad) de l’Armée nationale syrienne. »

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