Près d’un millier de manifestants se sont rassemblés à Rennes pour condamner la tuerie qui a visé les militants kurdes à Paris
Manifestation à Rennes le 26 décembre pour dénoncer l'attentat terroriste qui a tué trois Kurdes le 23 décembre devant le siège du Conseil démocratique en France (CDK-F), dans le 10e arrondissement de Paris

À l’appel du Centre démocratique kurde de Rennes (CDK-R Amara), près d’un millier de manifestants se sont rassemblés à Rennes lundi 26 décembre pour condamner la tuerie de la rue d’Enghien à Paris qui a visé les militants kurdes et pour exiger, comme le demande les organisateurs, « que les autorités françaises trouvent les commanditaires qui sont derrière cet attentat terroriste qui frappe le peuple kurde à la veille du 10e anniversaire de l’assassinat de 3 militantes kurdes, toujours à Paris. »

Au nom des Amitiés kurdes de Bretagne (AKB),Tony Rublon, président et Laetitia Bourcier ont exprimé notre tristesse et notre colère et assuré nos amis kurdes de notre solidarité et de notre volonté à faire éclater toute la vérité afin que la justice passe : comme il y a dix ans, les manœuvres sont commencées pour enterrer l’affaire, mais nous avons montré que notre détermination est intacte et lançons un appel solennel à tous nos élus locaux et nationaux : Sakine Cansiz, ‘Rojbîn’ Fidan Dogan, Leyla Saylemez, Mir Perwer, Emine Kara et Abdullah Kizil ont besoin de gestes significatifs pour obliger l’Etat français (« l’Etat profond » ?) à respecter les lois de la République, et à cesser de couvrir des agissements criminels sur notre sol, provenant d’un Etat se disant, qui plus est, « ami de la France. »

André Métayer

Déclaration des Amitiés kurdes de Bretagne

Alors que nous pleurons encore nos 3 amies assassinées, il y a tout juste 10 ans, trois nouvelles victimes et trois blessés ont, il y a quelques jours encore, marqué du signe de la violence et de la douleur, l’histoire du peuple kurde.

Le mercredi 9 janvier 2013 Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leila Saylemez étaient froidement assassinées en plein cœur de Paris par un agent des services de renseignement turc (le MITOrganisation du renseignement national (Millî İstihbarat Teşkilatı), services secrets turcs.), une balle tirée dans la bouche de notre amie Fidan Dogan pour lui imposer un silence définitif. 10 ans après, la colère et la tristesse sont toujours vivantes et ont été ranimées ce vendredi 23 décembre 2023.

Nous pleurons la disparition ce vendredi 23 décembre de Mir Perwer, Emine Kara et Abdullah Kizil, tous trois abattu froidement en plein cœur de Paris, rue d’Enghien, face à un espace des plus symboliques pour la communauté kurde et ses amis : le centre culturel Ahmet Kaya.

Les questions récurrentes

De nombreuses questions qui restaient sans réponse à propos des assassinats du 9 janvier 2013 se posent à nouveau aujourd’hui :

– Pourquoi l’Etat Français protège-t-il les commanditaires du triple assassinat de janvier 2013 ?

– Pourquoi des représentants du CDK-F font-ils encore aujourd’hui l’objet de mesures administratives répressives basées sur des allégations fallacieuses ?

– Comment et par quel réseau un homme de 69 ans multirécidiviste, récemment jugé et condamné à une peine de douze mois d’emprisonnement en juin 2022 a-t-il pu se procurer une arme sans être inquiété et en faire usage en pleine journée dans l’espace public au cœur d’un quartier très animé de Paris ?

L’enquête est pour le moment ouverte pour « assassinats, tentatives d’assassinat, violences avec arme et infractions à la législation sur les armes, le tout à caractère raciste ». Il est pourtant plus que jamais essentiel d’utiliser les bons mots : il s’agit là de crimes politiques commis par un homme dont le profil, jugé psychologiquement irresponsable, fait tragiquement penser aux légendes dont les couvertures permettent encore une fois de protéger les réels responsables.

La dissolution des Loups gris, milice fasciste et mafieuse liée au MHP et à l’Etat profond turc. en novembre 2020 par le ministère de l’Intérieur n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau, une fausse tentative d’intimidation de l’Etat français face à l’Etat turc, qui lui n’hésite pas en France et en Europe, à éliminer ou enlever des opposants politiques qui ont pourtant obtenu un statut légal de protection : celui de réfugié politique.

Ces actes de barbarie commis sur le territoire français visant la communauté kurde touchent également nos valeurs les plus profondes d’accueil, de protection et le droit de lutter pour une société plus égalitaire et juste. C’est ce projet porté par les Kurdes au Moyen-Orient qui fait trembler l’Etat turc en Turquie et le pousse à envoyer ses sbires en Europe.

Nos exigences vis-à-vis des autorités françaises

C’est à nous aujourd’hui de poursuivre la lutte politique aux cotés des Kurdes en Europe et de les soutenir au Moyen-Orient. Il faut exiger de la part des autorités françaises :

– De lever le secret défense et de faire tout le nécessaire pour résoudre l’affaire du triple assassinat de 2013 ;

– De mener cette fois ci à bien l’enquête qui permettra d’identifier la chaine de responsabilité dans les assassinats de ce 23 décembre ;

– D’apporter son soutien aux membres du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi)., qui luttent en Turquie pour pouvoir participer au processus électoral ;

– D’interdire la levée de l’immunité parlementaire de la députée HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). Feleknas Uca ;

– La création d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire du Nord-Est syrien pour protéger les populations civiles et nos alliés dans la guerre contre le terrorisme, des crimes de guerre que l’État turc a déjà commis et menace de commettre à nouveau sur le territoire du RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin..

Bexwedan, Jo bo azadî, Ji bo Kurdistan !

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