La frappe de drone turque, qui a ciblé un véhicule de Jin TV dans le nord de la Syrie, a donné lieu à des condamnations fermes.
Necimedîn Feysel Hec Sînan, victime de l'attaque de drone menée mercredi par la Turquie contre un véhicule de JIn TV dans le nord de la Syrie

La frappe de drone turque, qui a ciblé mercredi un véhicule de la chaîne de télévision Jin TV dans le nord de la Syrie, tuant le conducteur et blessant une correspondante, a donné lieu à des condamnations fermes.

Mercredi, un drone turc a attaqué un véhicule de la chaîne de télévision féminine Jin TV sur la route entre Qamişlo et Amûde, dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie. L’attaque ciblée a tué le chauffeur de la voiture, Necimedîn Feysel Hec Sînan, et blessé une correspondante du média télévisé.

Le jour même, de nombreuses institutions du Rojava, dont le mouvement des femmes Kongra Star et l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES), ont appelé à des sanctions internationales contre ce qu’elles qualifient de crime de guerre.

“Demander des comptes à l’État turc”

L’AANES a rappelé que six journalistes avaient été tués par le passé dans des attaques contre le nord et l’est de la Syrie. Le dernier cas en date est celui du journaliste Isam Abdullah de l’agence de presse ANHA. Abdullah avait trouvé la mort dans des bombardements turcs qui avaient tué neuf civils à Dêrîk, dans le nord-est de la Syrie, en novembre 2022. L’armée turque avait alors utilisé une tactique prisée par l’organisation djihadiste Al-Qaïda. Une première frappe avait ciblé une voiture civile, tuant deux personnes. Puis une seconde avait visé le même point au moment où les personnes qui se trouvaient à proximité s’étaient précipité sur les lieux.

“Aujourd’hui, un drone turc a bombardé un véhicule de journalistes dans le nord et l’est de la Syrie, sous les yeux de la communauté internationale, des Nations unies et des organisations de défense des droits humains. Nous appelons la communauté internationale à intervenir et à demander des comptes à l’État occupant turc pour les crimes qu’il commet dans la région”, a déclaré l’AANES dans un communiqué mercredi soir.

Des attaques qui visent à dissimuler les crimes turcs

Le mouvement des femmes Kongra Star s’est également exprimé sur l’attaque, la plaçant dans le contexte de la guerre criminelle menée par l’armée turque dans le nord et l’est de la Syrie. À cet égard, Kongra Star a souligné que la Turquie continuait de commettre des crimes contre l’humanité en soutenant des organisations terroristes et en modifiant la structure démographique de la région par des occupations violentes et des déplacements de population. “De la destruction de l’environnement aux attaques contre des personnalités publiques de premier plan, ces crimes se poursuivent sous les yeux des puissances internationales et des organisations de défense des droits humains. La dernière attaque s’inscrit dans la continuité de ces crimes”, a déclaré le mouvement des femmes.

Et de poursuivre : “Cet après-midi, un collaborateur de JIN TV a été tué par un drone armé. Cette attaque sournoise a pris pour cible des civils et des journalistes – des personnes qui travaillent jour et nuit pour suivre et rapporter les menaces qui pèsent sur la région. Cette attaque vise à empêcher que les actes terroristes de l’État turc n’attirent l’attention de l’opinion publique mondiale. Nous condamnons les attaques contre les femmes, les enfants et les professionnels des médias.”

Pour finir, Kongra Star a demandé aux institutions des droits humains et à toutes les personnes sensibles de ne pas détourner les yeux et d’assumer leurs responsabilités.

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