Appels à la « résistance » contre le plan turc d’invasion du Rojava

Après l’annonce par le Président turc Recep Tayyip Erdogan d’une offensive imminente contre les Kurdes au nord de la Syrie et la décision des Etats-Unis de retirer leurs troupes de cette région, de nombreux appels à la résistance et à la mobilisation ont été lancés pour empêcher le plan turc d’invasion du Rojava. 

En Turquie et au nord-Kurdistan, le Parti démocratique des Peuples (HDP) et plusieurs organisations alliées, tels que le Parti Socialiste des Opprimés (ESP) et le Mouvement des Femmes libres (TJA) ont publié des communiqués au cours des dernières heures, dénonçant l’ « agression militaire de la Turquie contre l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) et appelant à la résistance contre le « fascisme » et le « militarisme » turc.

Avertissant qu’une telle intervention de la Turquie serait un crime contre l’humanité, le HDP a souligné que les menaces d’invasion concernaient non seulement les Kurdes mais aussi les Arabes, les Turkmènes, les Syriaques, les Arméniens et les Yézidis de la région. Il a exhorté les Nations Unies et toutes les forces internationales impliquées en Syrie à assumer leurs responsabilités face à une intervention qui serait inacceptable au regard du droit international et appelé les forces pour la paix et la démocratie en Turquie à manifester une position ferme contre cette « mesure prise par la coalition islamo-nationaliste pour consolider son pouvoir ».

En Europe, le Congrès national du Kurdistan (KNK) a de son côté appelé à la mobilisation au sein de la diaspora kurde. « Au cours des pourparlers entre l’AANES et l’Etat turc par l’intermédiaire des Etats-Unis, l’administration autonome et les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont montré leur volonté de travailler avec tous dans la région pour une paix durable », a déclaré le KNK, ajoutant que le Président américain Donald Trump et le président turc Recep Tayyip Erdogan avaient violé l’accord négocié lors de ces pourparlers.

Le KNK a par ailleurs attiré l’attention sur la question des quelque 70 000 prisonniers de l’Etat islamique actuellement détenus par l’administration autonome, affirmant qu’ils constituaient un risque immédiat pour la sécurité régionale et internationale « dans la mesure où ces populations de prisonniers risquent fort de servir de pépinière à une résurgence de l’État islamique ». 

« Plus de 11 000 hommes et femmes des FDS ont donné leur vie pour libérer cette région de l’Etat islamique, protéger les peuples du nord et de l’est de la Syrie et leur assurer un avenir meilleur, et plus de 22 000 autres ont été blessés au cours de cette campagne acharnée », a rappelé le KNK. 

A l’instar du KNK, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) a alerté sur le fait qu’une invasion de la Turquie ne manquerait pas de renforcer Daesh, ce qui mettrait gravement en danger la sécurité des populations de la région, mais aussi de l’Europe.

Exhortant la France à « adopter enfin une position claire en faveur de la sécurité des Kurdes et des Français », le CDK-F a appelé à des mobilisations partout en France ce samedi 12 octobre pour dénoncer la « décision honteuse » de la Maison Blanche et stopper les ambitions « expansionnistes et génocidaires de la Turquie ».

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