Emine Şenyaşar a pris la parole au Parlement turc pour appeler à une large mobilisation devant le Ministère de la Justice le 24 mai prochain.
Ce rassemblement vise à renforcer sa demande de justice pour le massacre brutal de membres de sa famille, perpétré en juin 2018 par les gardes du corps et proches d’Ibrahim Halil Yıldız, député du parti AKP à Urfa.
Le tragique incident a eu lieu dans le magasin familial à Suruç en pleine campagne électorale, où plusieurs membres de la famille Şenyaşar, dont Celal et Adil, ont été violemment agressés et ont succombé à leurs blessures à l’hôpital. Le père, Hacı Esvet Şenyaşar, a été lynché sous les yeux de sa femme, Emine. Aujourd’hui, après plus de trois ans de veille judiciaire devant différents tribunaux, la famille continue de réclamer justice.
Le fils d’Emine, Ferit Şenyaşar, député du parti DEM à Urfa, dénonce l’impunité des auteurs et l’isolement carcéral de son frère survivant, accentuant les défaillances judiciaires et la complicité du ministère dans ces injustices. “Le ministère de la Justice est complice de cette illégalité”, a-t-il déclaré, soulignant la fermeture des portes du ministère aux victimes et l’obstruction systématique de leurs démarches par des barrières policières.
En réponse à cette situation, Emine Şenyaşar exhorte non seulement les familles affectées, mais également les organisations de la société civile et les associations du barreau à se joindre à leur cause pour unifier leur voix contre l’injustice. “Nous devons placer l’état de droit au-dessus des règles des individus”, insiste-t-elle.
Dans une déclaration poignante, Emine Şenyaşar a rappelé les paroles de ceux qui ont attaqué sa famille : “Ils ont beaucoup de monde derrière eux, ils sont nombreux à massacrer.” Ces mots, attribués à Halil Yıldız, résonnent comme un sombre témoignage des défis auxquels elle est confrontée dans sa quête de justice.
Ce vendredi 24 mai à 15h, un rassemblement significatif est attendu devant le Ministère de la Justice. Emine Şenyaşar y prendra la parole, espérant transformer son combat personnel en un mouvement national pour la justice et l’équité.
