Onze journalistes kurdes ont été mis en accusation vendredi par le parquet d’Ankara pour « appartenance au PKK/KCK ». Les collaborateurs des agences de presse MA et JinNews encourent jusqu’à 15 ans de prison en raison de leurs activités journalistiques.
Les journalistes mis en accusation vendredi avaient été arrêtés le 25 octobre dernier, lors d’un raid à Diyarbakir. Neuf d’entre eux sont actuellement détenus dans le complexe pénitentiaire de Sincan, près d’Ankara. Il s’agit de la rédactrice en chef et de six journalistes de l’agence presse Mezopotamya (MA) ainsi que de deux correspondantes de l’agence de presse féminine JinNews. Deux autres journalistes travaillant également pour MA sont sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette même affaire.
L’acte d’accusation établi par le parquet général d’Ankara se compose de 210 pages, qui contiennent principalement des informations publiées par MA, soit 149 articles au total. Douze pages sont consacrées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et à l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK). Des supports de stockage et des procès-verbaux d’écoutes figurent parmi les éléments de preuve. L’acte d’accusation mentionne en outre les déclarations d’un témoin anonyme qui se contente d’indiquer que les intéressés ont travaillé pour MA et JinNews. Le parquet requiert des peines de sept à quinze ans d’emprisonnement pour tous les accusés.
16 autres journalistes kurdes sont actuellement détenus en Turquie. Ils avaient été arrêtés le 8 juin 2022 dans le cadre d’une opération qui visait une vingtaine de travailleurs des médias, sur ordre du parquet de Diyarbakir.