Une autre membre du Parti démocratique des Peuples (HDP), Meryem Adibelli, a été incarcérée le 11 décembre 2020 par un tribunal turc, dans le cadre de l’affaire « Kobanê ».
La municipalité d'Amed (Diyarbakir) assiégée par la police turque le 18 août 2019. Photo MA

Une autre membre du Parti démocratique des Peuples (HDP), Meryem Adibelli, a été incarcérée le 11 décembre 2020 par un tribunal turc, dans le cadre de l’affaire « Kobanê ».

L’ancienne membre du Conseil exécutif du HDP avait été arrêtée, mardi 8 décembre, dans la ville kurde d’Antep, puis transférée à Ankara pour comparaître devant un juge.  

Alors que le tribunal a ordonné la remise en liberté de de Mme Adibelli, avec « assignation à résidence », le ministère public a fait appel de la décision. Vendredi, Meryem Adibelli a de nouveau été traduite devant le tribunal qui, cette fois, a émis un mandat d’arrêt pour « appartenance à une organisation terroriste ».

L’incarcération de Mme Adibelli a porté à 26 le nombre de personnes détenues dans cette affaire. L’enquête sur l’ « affaire Kobanê » menée par le procureur général d’Ankara concerne les manifestations qui ont eu lieu dans le nord du Kurdistan et en Turquie lors de l’attaque de l’Organisation djihadiste État islamique (EI) contre la ville de Kobanê, il y a six ans. 

Depuis le début du mois d’octobre, 26 militants politiques, dont des représentants de haut rang du HDP et de son parti frère, le DBP (Parti des régions démocratiques), ont été arrêtés dans le cadre de ces procédures.

Les manifestations de Kobanê

Dans la soirée du 6 octobre 2014, après 21 jours de résistance des forces kurdes YPG/YPJ, l’organisation djihadiste Daesh a réussi à pénétrer dans le centre de la ville de Kobanê, au nord de la Syrie. Au vu de la situation critique, le HDP a appelé à manifester contre le gouvernement de l’AKP pour dénoncer son soutien à Daesh. Au cours des manifestations, des combats de rue ont eu lieu dans de nombreuses villes, entre les manifestants et les forces de sécurité turques ainsi que leurs milices formées de gardiens de village et de membres du Hezbollah turc (islamiste radical). 54 personnes, dont 47 membres et sympathisants du HDP, ont été tuées dans les affrontements. 

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