Au cours du mois d’août, une recrudescence des féminicides a été enregistrée au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). Selon une compilation de l’agence RojNews, au moins 9 femmes ont été assassinées dans cette région, tandis que 3 autres ont trouvé la mort dans des circonstances suspectes.
Les villes touchées par ces féminicides comprennent Sulaymaniyah, Kirkuk, Halabja, Germiyan, Qeladiz, Raperin et Behdînan. Cette augmentation des féminicides s’inscrit dans une tendance plus large observée au Sud-Kurdistan ces dernières années. De nombreux auteurs jouissent d’une impunité, ce qui explique en partie le meurtre de dizaines de femmes chaque année. À titre d’exemple, l’Organisation de soutien juridique aux femmes de la région du Kurdistan rapporte que 13 584 femmes ont été tuées en 2021 et 15 897 en 2022.
Le Mouvement des femmes libres du Kurdistan attire l’attention sur cette augmentation alarmante de la violence et des agressions sexuelles contre les femmes dans la région. Selon ce mouvement, “la situation des femmes dans le Sud-Kurdistan a empiré après l’insurrection populaire contre le régime Baas le 5 mars 1991”. Les femmes subissent de nombreuses formes de violences et sont souvent tuées sous divers prétextes, dont l’honneur et la religion. Les coupables, généralement des hommes, bénéficient souvent d’une protection et, dans certains cas, sont relâchés après une courte peine d’emprisonnement. Ce contexte est aggravé par le non-respect des lois, souvent remplacées par les règles tribales et la médiation par les partis et les familles.
Le mouvement souligne également que malgré l’existence de centres juridiques, d’organisations de défense des droits de l’homme et d’associations civiles, les agressions sexuelles, les violations de la dignité humaine et d’innombrables cas de torture et de meurtre sont souvent passés sous silence.
Face à cette situation, le Mouvement des femmes libres du Kurdistan appelle les femmes à s’organiser et à lutter contre ce système répressif. Il exige que les auteurs de féminicides soient jugés conformément à la loi pour garantir que les femmes ne soient pas marginalisées ou considérées comme des citoyennes de seconde classe.